Energie, climat et besoins alimentaires

Au fur et à mesure que s'accroît la population humaine, de nouvelles terres sont mises en culture ou utilisées par l'élevage pour faire face aux besoins alimentaires, ou bien encore pour les besoins en bois d'oeuvre et de chauffage. Cette extension crée des problèmes écologiques de première importance dont la perte de diversité biologique, la contribution à l'effet de serre et au changement climatique par différents effets. Des limites ont donc été mises à l'extension territoriale de l'agriculture et de l'élevage, notamment par la création de réserves et de zones protégées. Mais d'autres usages de la biosphère viennent aujourd'hui concurrencer la production alimentaire. La perspective de l'épuisement progressif des réserves pétrolières incite à produire des biocarburants à partir de l'agriculture. Les besoins sont potentiellement très importants. La biosphère peut-elle à la fois produire des biens alimentaires, de l'énergie et assurer des services écologiques indispensables, tout en maintenant les propres capacités de reproduction de son capital écologique ? Comment concilier ces différentes fonctions de la manière la plus satisfaisante possible ? En guise de réponse, on avance ici quelques projections à l'horizon 2050. Cette méthode présente l'avantage de vérifier les compatibilités, en ordres de grandeur, des différents besoins tout en soulignant les importantes marges d'incertitude qui caractérisent les variables en jeu. (Résumé d'auteur