Analyse critique des programmes de gestion communautaire de la faune sauvage en Afrique Australe

Dans les années 80, en Afrique australe, les échecs des méthodes conventionnelles de gestion de la faune sauvage par l'Etat central ont incité certains pays à adopter des programmes de «gestion communautaire» de la faune sauvage. Ces programmes avaient comme objectifs d'associer la conservation des ressources naturelles au développement des populations locales. Il était théoriquement admis que si les bénéfices produits par la faune sauvage étaient perçus directement par les communautés, sous forme de projets de développement, elles auraient alors tendance à vouloir la protéger et ne plus la braconner de façon anarchique. Cependant on se rend compte que globalement ces programmes sont loin de produire les résultats attendus, et ce, pour diverses raisons. La première partie de ce travail tente de démontrer qu'une mauvaise définition de «la communauté» peut devenir un frein à la gestion communautaire. Aujourd'hui on sait, par exemple, qu'une communauté ne peut être assimilée à une organisation d'individus ayant les mêmes intérêts dans la conservation. La deuxième partie traite de la décentralisation des pouvoirs de gestion sur la faune sauvage, du gouvernement central vers les institutions représentants les communautés locales. Dans de nombreux cas cette décentralisation apparaît comme peu effective, ou alors s'ajoute le problème de représentativité des institutions vis-à-vis des communautés. Enfin, les bénéfices escomptés ont rarement été acquis par les populations locales car souvent accaparés par l'Etat et/ou les «élites». Et dans les cas où des revenus sont perçus par les villageois, ils sont rarement assez importants pour les inciter à la conservation. (Résumé d'auteur