Mise en place d'un protocole de recherche des pathogènes du lait de bovins à la Réunion

La synthèse des résultats de recherches effectuées par le CIRAD à la Réunion au cours des dernières années montre que les mammites sont de manière quasi constante les troubles les plus fréquemment observés en élevage laitier à la Réunion. C'est donc dans le cadre de l'opération "Qualité du lait" lancée en 2001 par le CIRAD en partenariat étroit avec les acteurs de la filière laitière et en particulier les entreprises de collecte et de transformation du lait, que s'inscrit cette étude sur la caractérisation de l'environnement bactériologique du lait de bovins. L'objectif de cette étude est de mettre en évidence le profil des germes pathogènes impliqués dans les mammites (cliniques et subcliniques) et leur prévalence en élevage laitier à la Réunion. Le protocole d'étude ainsi décrit est né de nombreux compromis entre les objectifs initiaux, les contraintes scientifiques et les contraintes de faisabilité à concilier entre eux. Le protocole a démarré depuis peu, mais bien que les données expérimentales répertoriées ne soient encore que minimes (car elles sont en cours d'analyse), l'on peut tout de même déjà noter l'apparition de quelques difficultés, qu'il est important de répertorier et de quantifier dès à présent afin de pouvoir en tenir compte par la suite, au moment de l'interprétation des résultats. L'étude porte sur un échantillon de 29 troupeaux laitiers choisis de manière à ce qu'ils soient représentatifs de l'ensemble des élevages laitiers de La Réunion. Dans chacun de ces troupeaux, le lait des vaches en lactation dont le taux cellulaire individuel est supérieur à 300 000 cellules/ml est prélevé et analysé au laboratoire. Cette campagne de prélèvement de lait a été réalisée en hiver austral (août-septembre) et sera renouvelée une fois en été austral (janvier-février). Les analyses bactériologiques réalisées sur ces prélèvements de lait permettront d'y identifier les germes pathogènes responsables de mammites et d'estimer ainsi la prévalence de ces germes à l'échelle de La Réunion. Pour les prélèvements de lait réalisés au cours de l'été austral, les analyses bactériologiques seront complétées par des tests d'antibiorésistances. Une fois l'environnement bactériologique des élevages laitiers connu, nous pourrons mieux cibler les améliorations à apporter en terme de prévention et de lutte contre les germes pathogènes présents à La Réunion. D'autres études seront alors menées afin d'analyser puis de proposer des pratiques de prévention, de détection et de traitement des mammites pour les éleveurs. (Résumé d'auteur