Utilisation des images satellites pour le suivi de l'état des territoires steppiques en Algérie : région de Djelfa

Les écosystèmes pâturés steppiques sont très fragiles et soumis à une surexploitation croissante qui traduit un déséquilibre entre l'offre fourragère faible et aléatoire et la demande alimentaire du troupeau ovin surnuméraire (Bedrani,1993). La capacité des territoires steppiques est en nette régression et le danger d'une telle dégradation des parcours se fait d'autant plus ressentir que les périodes de longue sécheresse sont plus fréquentes et que la pression sur ces territoires est donc plus importante, le secteur de l'élevage ovin étant toujours économiquement très rentable (Bourbouze, 2000). En effet, le recours à la complémentation de l'alimentation du cheptel par des céréales (orge) a accentué cette pression, la culture de l'orge se pratiquant même dans les zones à très faibles potentialités agricoles au détriment d'une végétation pastorale bien adaptée et conservatrice du milieu. La télédétection a suscité un grand espoir pour l'amélioration de l'analyse et du suivi de cet environnement et de sa dynamique grâce, d'une part à sa vision macroscopique de l'espace et d'autre part à la répétitivité de ses données permettant une analyse diachronique de la dynamique de son évolution. Cette double analyse permet de suivre l'impact du mode d'exploitation agricole et pastorale pour proposer des schémas d'aménagement plus conservateurs des ressources naturelles .Elle permet aussi de juger de la pertinence et de la durabilité des plans de gestion intégrant l'homme comme facteur d'évolution. L'utilisation de deux images satellites LANDSAT TM prises à un intervalle de 14 ans a permis d'apprécier les possibilités qu'offre le traitement d'image en vue d'une analyse temporelle ainsi que les limites de cet outil dans un milieu aussi complexe à plusieurs composantes: forêt, dunes, végétation. (Résumé d'auteur