Valorisation des résidus de récolte dans l'exploitation agricole du nord du Bénin. Production de fumier et enfouissement des résidus de récolte pour la gestion de la fertilité des sols

La contrainte majeure évoquée par les exploitants agricoles du nord du Bénin est la baisse progressive de la capacité de production des terres cultivées. Cette situation résulte d'une gestion minière inadéquate de la fertilité des terres. Les solutions préconisées pour réduire cette contrainte sont les amendements organiques et les apports d'engrais minéraux associés à des systèmes de rotation des cultures. L'amendement des terres sous culture avec la matière organique sous forme de compost ou de fumier sont des techniques nouvelles introduites dans les exploitations agricoles. Leur adoption reste limitée à cause de leur inadaptation aux habitudes de l'exploitant agricole. L'adaptation de ces nouvelles techniques aux habitudes des exploitants agricoles, s'appuie sur la valorisation des résidus de récolte et des déjections animales. La production de fumier dans les parcs de stabulation des boeufs de trait et l'enfouissement du paillis réalisé avec les résidus de récolte s'insèrent dans ce cadre. Les résidus de récolte servent à la constitution de la litière des parcs et leur décomposition en mélange avec les déjections animales aboutit au fumier qui est ensuite épandu sur les parcelles à régénérer. L'enfouissement des résidus de récolte intervient en début d'hivernage et permet d'enfouir par labour le paillis constitué par les résidus de récolte. La présente approche préconise une récupération des résidus de récolte actuellement incinérés dans l'exploitation agricole, et leur transformation en fumier de ferme, dans les parcs de stabulation des boeufs de trait ou à leur recyclage in situ. Ainsi, ces deux nouvelles techniques, qui s'inspirent de la production de la poudrette de parc et du parcage rotatif dans les champs destinés au coton et aux céréales, permettent la régénération de toutes les parcelles sous culture d'une exploitation agricole au bout de 2 à trois ans. L'apport d'un complément minéral à la culture en place permet de bénéficier de l'effet de l'amendement sur trois ans et d'avoir des gains stabilisés par rapport aux pratiques actuelles. Les gains réalisés sont de 250 à 350 kg à l'hectare sur le coton et de 250 kg à plus de 1000 kg à l'hectare sur le maïs. L'exploitation agricole réalise avec ces techniques, une économie correspondant à au moins la moitié de l'investissement en engrais et sur une période de 2 à 3 ans. (Résumé d'auteur