Limites du système local d'approvisionnement alimentaire urbain en Afrique subsaharienne : le cas des féculents au Sud-Cameroun

L'accroissement rapide de la consommation de riz associé à l'urbanisation est un défi majeur pour les politiques alimentaires en Afrique de l'Ouest. Les stratégies de développement de la production rizicole se sont d'abord focalisées sur la promotion de techniques de production plus intensives, puis ont préconisé un ajustement par les prix dans le cadre des politiques de libéralisation. L'échec relatif de ces stratégies est en partie lié à une analyse sommaire de la position du riz dans les habitudes alimentaires des urbains, de la structure des marchés rizicoles et de la multiplicité des critères de choix utilisés par les consommateurs. Le riz est devenu un bien ordinaire consommé par toute les couches de la population urbaine. Le riz recouvre en réalité une large palette de types de produits différents, la distinction entre riz importé et riz local étant un axe de différenciation majeur. Les consommateurs optent pour un type de riz en fonction de systèmes de préférence particuliers, le prix n'étant qu'un des éléments de la prise de décision. Une reconquête du marché urbain par les filières rizicoles locales passe donc par la prise en compte de la gestion de la qualité pour permettre un meilleur ajustement de l'offre à la demande. (Résumé d'auteur