La prime à l'herbe, une aide à l'agriculture multifonctionnelle ?

Instaurée en 1993, la prime à l'herbe est l'une des premières aides à la multifonctionnalité de l'agriculture. Elle a connu un certain succès dans le Massif central, puisque la plus grande partie des élevages extensifs éligibles l'ont souscrite, notamment sur les hautes terres. Elle a réussi à séduire quelques exploitations proches des seuils qui ont opté pour l'extensivité, mais son impact est limité et décroissant dans les zones où il existe des possibilités de cultures et d'intensification. Elle a toutefois rempli son objectif qui était le maintien des systèmes extensifs, et non la conversion des élevages intensifs. La prime à l'herbe a introduit dans la politique agricole la notion de reconnaissance des externalités positives de certaines formes d'agricultures. Elle contribue à la prise de conscience par les agriculteurs eux-mêmes et la société des fonctions d'entretien de l'espace et d'occupation du territoire assurées par les exploitants. Elle conforte économiquement des systèmes de productions qui ne sont ni parmi les plus rémunérateurs, ni parmi les plus subventionnés si l'on considère le soutien indirect de l'ancienne PAC. Cela bénéficie à des régions qui présentent un grand intérêt sur le plan de l'environnement comme du paysage. Les obligations dont cette aide est assortie attirent l'attention des éleveurs sur des responsabilités qu'ils avaient tendance à négliger. II en résulte un meilleur entretien des surfaces, notamment marginales, des exploitations. (Résumé d'auteur