Projet de collection mondiale de vanilliers

La vanille est le premier arôme naturel produit et consommé au monde, et pourtant la diversité génétique du vanillier reste très mal connue. En raison des enjeux économiques et politiques que la vanille naturelle représente pour de nombreux pays du Sud (Madagascar, Comores, Polynésie, et plus récemment en Inde, Nouvelle Guinée, Mexique et Chine), seul le Cirad a l'expérience et les moyens de conduire une prospection et de constituer une collection mondiale de vanilliers. L'objectif est d'établir les caractéristiques morphologiques, agronomiques, biochimiques et moléculaires de cette collection dans des conditions de certification sanitaire et de production réelle. Un double in vitro doit permettre de conserver à l'abri, de multiplier et de diffuser du matériel sain caractérisé et certifié. La comparaison entre espèces et variétés, rendue possible par la culture dans des conditions similaires, donnera des indications sur la sensibilité aux agresseurs, sur les performances agronomiques ou aromatiques, permettra d'améliorer les méthodes culturales ou technologiques à bon escient, et d'envisager des programmes de sélection et d'amélioration. En répondant aux demandes ponctuelles extérieures des 15 dernières années, le Cirad a nettement renforcé son expertise et les méthodes d'analyse et diagnostic dans trois domaines: agronomie, protection de la plante et post-récolte. Le projet de description de la diversité génétique des vanilliers s'appuie sur ce savoir-faire acquis sur la filière et pourrait aisément déboucher sur des valorisations en répondant aux questions couramment posées: quel est le rôle de la génétique dans la production de vanilline ? Tous les vanilliers sont-ils sensibles aux mêmes virus ? La déhiscence de la gousse a-telle un déterminisme génétique ou environnemental ? Le Cirad, avec l'appui de partenaires, souhaite redynamiser la filière vanille en comblant certaines "lacunes" en travaillant en particulier sur 1. la mise en place d'un centre de ressources génétiques visant à faire de la caractérisation génétique, du diagnostic sanitaire, et des comparaisons multiparamétriques, 2. les problèmes phytosanitaires (viroses, mycoses, ravageurs...) et la recherche de résistances, 3. le montage d'un centre de transit ou de multiplication de boutures certifiées, Le Cirad souhaite s'impliquer dans ce sens en Polynésie française, à La Réunion, en Guadeloupe et à Madagascar, car ces îles possèdent des avantages complémentaires: culture, climat, biodiversité, savoir-faire, image de marque, potentiels de production de gousses, de plants certifiés ou de produits transformés. (Résumé d'auteur