Réflexions sur le développement alternatif à la culture de la coca en Bolivie, Colombie et Pérou

La culture de la coca (Erythroxylum coca Lam.), arbuste pérenne de la famille des Géraniales, est très ancienne en Bolivie et au Pérou mais son extension sur de grandes surfaces est par contre assez récente et débute vers 1960, avec une période de forte expansion dans la décennie 75-85 ("boom de la coca"). Ensuite, à partir de 1992, on observe un déclin en Bolivie et au Pérou mais une poursuite de la progression en Colombie, accompagnée d'une intensification des cultures. Les politiques de développement intégré (alternatif) menées depuis une décennie ont eu des conséquences positives sur les infrastructures (voies de communication, ouvrages de santé publique, d'éducation, etc.) mais présentent peu de succès dans la substitution des cultures illicites par des cultures de rente légales, essentiellement pour des questions de marchés et de prix. Par voie de conséquence, les actions d'éradication forcée entreprises pour pallier ce déficit ont créé de graves conflits sociaux. Les situations socio-économiques des régions touchées par les cultures illicites et celles des régions de production potentielle peuvent être très différentes selon les pays et les continents. Néanmoins, il est nécessaire de penser la lutte contre les cultures illicites autrement qu'en terme de répression, et de proposer un développement agricole autrement qu'en termes de prix et de compétitivité. Cela demande que soient mis en place des politiques et des marchés plus équitables évitant aux paysanneries d'être marginalisées et de se tourner vers des productions illégales. (Résumé d'auteur