Projet caisses villageoises d'épargne et de crédit autogérées dans la zone de l'office du Niger : Mission d'évaluation externe. Rapport final

La mission avait pour objet d'évaluer le projet de promotion des Caisses Villageoises d'Epargne et de Crédit Autogérées (CVECA) en Zone Office du Niger, au terme de sa seconde phase, pour en tirer les enseignements et formuler des recommandations dans la perspective de l'élaboration du plan de développement à trois ans du réseau. Initié en 1994, ce programme a permis de mettre en place un réseau de 51 CVECA, regroupées en trois Unions, couvrant les cinq zones de production rizicole de l'Office du Niger. Ce réseau comptait au 31/12/00, 22 283 adhérents, dont 8 740 femmes. Son encours de crédit était à cette date de 1,2 milliards FCFA, son encours de dépôts de 439 millions, avec des fonds propres d'un montant de 275 millions FCFA. Le processus d'institutionnalisation du réseau a été engagé en 1998, avec la création d'un service d'appui technique autonome, le GIE SATIM. L'institutionnalisation juridique a été obtenue en juin 2000, avec la signature par les trois unions du réseau d'une convention avec le Ministère des Finances de la République du Mali. Le contexte de l'Office du Niger présente des atouts pour le développement d'une institution de microfinance : - une économie locale fortement monétarisée, fondée sur la riziculture irriguée, - qui a retiré des bénéfices significatifs de la dévaluation et du désengagement de l'Etat, - un potentiel de diversification encore largement sous exploité, - des organisations paysannes qui ont connu des périodes de crise, mais sont aujourd'hui en voie de restructuration et d'assainissement et deviennent progressivement des interlocuteurs des systèmes de microfinance, - une fraction non négligeable de population alphabétisée capable de prendre en charge des fonctions de gestion, - un contexte malien favorable au développement de la microfinance (législation, contrôle, régulation). Mais le réseau des CVECA a du s'adapter aussi à des facteurs défavorables : - une diversification des productions et des activités encore faibles, - un contexte de faible cohésion sociale hérité de la colonisation, - une mentalité par rapport au crédit dégradée par des décennies de crédit laxiste, - l'existence de plusieurs institutions de financement dans la zone, créant les conditions d'une forte concurrence, L'évaluation s'est attachée à analyser les forces, les points de fragilité et les perspectives de développement de cette institution. (Résumé d'auteur