Use of fertilizers as inputs at village level in three West African agroecologies : 1 - The village of Adjamesu (humid forest zone) in the Ashanti region of Ghana

Des informations concernant l'utilisation des engrais, ont été recueillies dans la totalité des exploitations d'un village, trois années consécutives à partir de 1989. Le village est situé dans la région Ashanti du Ghana, à proximité de Kumasi. Cette étude s'inscrit dans le cadre d'un projet visant à identifier les moyens permettant de restaurer et maintenir la fertilité des sols cultivés. Les paysans ont été initiés aux techniques de gestion de la fertilité des sols en 1988, tandisqu'une banque d'engrais était créée pour assurer l'approvisionnement et le crédit de campagne. Malgré la mise à la disposition d'engrais à des coûts inférieurs à ceux du marché local, l'établissement d'un système de crédit, et un rendement économique acceptable, seuls quelques paysans se sont intéressés aux engrais et rarement pour des production vivrières. Cela est dû essentiellement au fait que les réserves en terres du village sont encore suffisantes pour permettre la reconstitution naturelle des sols par la jachère. Néanmoins, l'évolution du système traditionnel vers un système intensif apparaît nécessaire. C'est la seule façon de protéger un environnement de plus en plus menacé par un accroissement rapide de la population. Les caractéristiques des systèmes de cultures fertilisés, et la variabilité à l'échelle du village de la capacité du paysan à gérer les engrais, fournissent des bases utiles à une évolution technique vers l'intensification. Les conseils techniques du développement sont liés à la connaissance de la manière dont les paysans utilisent les engrais. Les utilisateurs d'engrais sont Ies producteurs de tomates, et certains producteurs de maïs. Améliorer la production et la commercialisation de ces deux produits à l'échelle du village, devrait donc permettre une plus grande diffusion de l'intrant. Les utilisateurs ont tendance à fertiliser les parcelles les plus proches du village. Ils ont aussi tendance à n'utiliser qu'un type d'engrais par culture. Ils ont ainsi choisi le NPK pour la tomate et l'urée pour le maïs. La mauvaise saison agricole de 1990, s'est traduite l'année suivante par une réduction considérable du niveau d'application d'engrais, et par l'arrêt de la fertilisation des parcelles collectives. Peu de femmes sont impliquées dans l'utilisation d'engrais, mais leur proportion est nettement plus élevée que sur les deux autres sites étudiés (Sud du Niger, Nord du Togo). Les conseils techniques doivent aussi prendre en compte la diversité des comportements vis à vis de l'utilisation des engrais: - Le premier objectif est de convaincre de l'intérêt de l'engrais, le groupe de 90 paysans qui n'utilisèrent jamais d'engrais au cours des 3 années. Cela pourrait être fait au travers dugroupe des 13 paysans qui ont employé l'engrais tous les ans (visite d'essais, démonstrations...). - Les 51 paysans du groupe intermédiaire qui utilisèrent l'engrais au moins un an sur trois apparaissent comme le groupe cible le plus important pour le développement. L'adoption des engrais par ce groupe devrait en effet être facilitée par l'intérêt qu'il a porté pendant l'étude, aux problèmes de gestion de fertilité des sols. Cette typologie permet aux vulgarisateurs d'adapter leur recommandation à chaque type de problématique et d'améliorer la communication entre tous les paysans du village. (Résumé d'auteur