La filière oignon en Afrique de l'Ouest : essai de quantification

D'où proviennent les oignons que l'on trouve à Abidjan (zone peu propice à la culture de cette plante) et quels sont les facteurs explicatifs de leur présence ou de leur absence ? Comment ont évolué les échanges entre la Côte d'Ivoire et ses pays voisins (principalement le Niger et le Burkina Faso) ? Et sur quelle base quantitative évaluer ces échanges et leurs évolutions? Ni les statistiques officielles ni les données de la FAO qui s'en inspirent ne peuvent prétendre à être explicatives, dans la mesure où elles n'illustrent pas les différents réseaux. Car l'unité d'analyse pour une quantification est bien ce "réseau", organisé autour de quelques opérateurs décideurs, défendant des stratégies différentes, tantôt concurrentielles, tantôt coordonnées. Derrière l'exercice de quantification se cache en filigrane la compréhension des modes d'organisation des réseaux marchands privés qui assurent le ravitaillement des grandes villes africaines et représentent les formes les plus complètes d'intégration régionale en Afrique de l'Ouest. La période observée (1994-1996) a été riche en événements (dévaluation du FCFA, UEMOA, coup d'Etat nigérien...). Mais les commerçants ont ainsi pu démontrer leur capacité à s'adapter rapidement. Ces réseaux marchands ne sont pas prisionniers d'inerties héritées et inadaptée