Logiques paysannes d'exploitation des bas-fonds en Afrique soudano-sahélienne : quelques repères pour l'intervention

Les bas-fonds sont souvent perçus par les intervenants du développement comme des zones où une riziculture intensive, sécurisée par des aménagements de surface, est possible. Même si la demande paysanne pour des aménagements est réelle, cette vision ne correspond que partiellement à celle des ruraux, hommes et femmes, pour qui la riziculture est souvent secondaire (notamment en raison des contraintes de travail liées à I'enherbement) et le bas-fond d'abord un lieu de cultures de rente. Les bas-fonds sont des espaces multi-usages, où les paysan( pratiquent, en complémentarité ou en concurrence avec d'autres valorisations (pêche, cueillette, pâturage, fabrication de briques, etc.), des systèmes de culture diversifiés (arboriculture, maraîchage, tubercules, riz de nappe ou inondé), en fonction de la microtopographie et des conditions économiques. Bien que les connaissances sur l'histoire et les dynamiques des modes paysans d'exploitation des bas-fonds soient encore largement fragmentaires, quelques repères semblent émerger, qui montrent que les logiques d'exploitation des bas-fonds sont très diversifiées, en fonction des acteurs concernés, de la place des bas-fonds dans les systèmes de production, de l'environnement économique. L'intérêt pour une intervention en bas-fond (sur le plan agronomique ou de l'aménagement) et le contenu même de la demande sont donc liés à des contextes spécifiques et dépendent des acteurs concernés. Cela exige donc des intervenants une capacité à identifier les logiques des différents acteurs concernés par le bas-fond et à dialoguer avec eux pour définir les axes d'une éventuelle intervention. (Résumé d'auteur