Vers une agriculture de couverture en Amérique centrale? Histoire de paysans et de quelques autres...

Si l'on parle d'agrobiologie à un petit paysan centroaméricain, sans doute risque t-on de provoquer un malentendu d'un nouveau genre. Mais si l'on regarde ce que mettent en pratique les plus dynamiques d'entre eux, la situation contraire risque alors de se produire et de susciter un intérêt profond pour le thème. Acculés par la crise économique, elle-même accélérée par les ajustements structurels macro-économiques, les petits paysans centroaméricains qui ne veulent pas abandonner leur terroir recherchent désespérément la réduction de leurs coûts de production. Un tel besoin les poussent à diminuer l'utilisation d'intrants chimiques, à optimiser l'utilisation des ressources locales, à innover et à introduire de nouveaux systèmes techniques de culture pour maintenir ou pour accroître les rendements et surtout leurs performances économiques et pour réussir leur insertion dans l'économie de marché. Ils mettent progressivement en place des techniques qui visent à stopper l'érosion, à améliorer leurs sols. Peu à peu, consciemment ou non, de facon isolée ou en groupe, ils s'orientent ainsi vers une agriculture que l'on pourrait qualifier de couverture. Un rapide panorama d'un ensemble d'expériences lancées au cours de la dernière décade par les petits producteurs des six pays d'Amérique centrale est présenté. Il montre un ensemble, en apparence disparate, d'initiatives locales issues de différentes origines qui esquisse les contours de ce qui pourrait devenir une agriculture de couverture si ce mouvement d'ensemble recevait des appuis substantiels de l'extérieur, qu'ils soient nationaux ou internationaux. Le document insiste sur le rôle majeur joué par les agriculteursexpérimentateurs (une catégorie d'agriculteurs mieux reconnus formellement) dans cette tentative de reconversion de l'agriculture conventionnelle vers une agriculture plus durable, vers une révolution doublement verte. (Résumé d'auteur