Caractérisation du sorgho pluvial, (Sorghum bicolor (L.) Moench.), de la zone soudanienne du Tchad

Le sorgho est la principale céréale alimentaire des populations du Tchad. Les introductions de variétés améliorées n'ayant pas permis de lever les contraintes de production (agro-climatiques, phytosanitaires ... ), il est apparu nécessaire d'engager un programme d'exploitation des potentialités des cultivars locaux, s'appuyant sur une meilleure connaissance de ces derniers. L'examen taxo-génétique des populations collectées a montré que dans la zone soudanienne du Tchad sont représentés les 2/3 des races (Harlan et de Wet, 1972) de sorgho cultivé, à l'exception des types kafir. Les races les plus fréquentes sont les hybrides guinea-caudatum, durra-caudatum et guinea-bicolor. Les populations les plus productives sont les composites à dominante caudatum, les populations fixées hybrides durra-caudatum, guinea-caudaturn ainsi que les populations composites où ces hybrides sont dominants. Les sorghos les plus appréciés à la cuisson et au goût sont de moins en moins cultivés du fait de la longueur de leur cycle et de leur sensibilité au striga. Dans ce processus de marginalisation, la race caudatum semble jouer le rôle de tampon en maintenant en survie d'autres races plus sensibles, par le biais des hybrides biraciaux qu'elle constitue avec ces dernières. Par ailleurs, des sources potentielles de résistance ou de tolérance au striga et à la cécidomyie ont été identifiées. La zone soudanienne du Tchad apparaît comme un pôle de diversification des sorghos en Afrique. L'érosion génétique relevée au bout des trente dernières années rend nécessaire et urgente la sauvegarde du patrimoine génétique que ce pôle recèle. Les axes d'un programme d'amélioration des sorghos pour la zone soudanienne sont tracés. (Résumé d'auteur