Dégradation des sols en agriculture minière au Burkina Faso

Les zones sud et ouest du Burkina Faso bénéficient de conditions pluviométriques soudaniennes, plus favorables à l'agriculture. Des agriculteurs migrants, venus du centre et du nord du plateau Burkina surpeuplé, s'installent sur les fronts pionniers. Pour étudier, en milieu réel paysan, les risques de dégradation du potentiel de production des sols de cette région d'accueil, on a choisi une vingtaine de parcelles. La dégradation constatée est rapide. Elle se manifeste d'abord par une chute selon une fonction de type puissance (liée au temps de mise en culture) du taux de matières organiques de l'horizon superficiel. Il en résulte une baisse tout à fait similaire de la disponibilité des nutriments (particulièrement de l'azote) et des taux d'infiltration. Au bout de 5 à 10 ans de culture, le sol n'est plus à même d'assurer l'alimentation minérale et hydrique de la principale culture vivrière (le sorgho) et les rendements s'effondrent. La reconstitution du stock de matières organiques du sol ainsi que la mise en pratique de techniques culturales susceptibles d'améliorer sensiblement l'infiltration s'imposent donc sous peine de voir les paysans contraints à conquérir de nouvelles terres, actuellement en voie de raréfactio