L'Afrique politique 2000 : démocratie plurale et démocratie non libérale. Guerre et paix de la corne à Prétoria

Les textes rassemblés dans ce recueil témoignent de l'attention portée par la recherche actuelle aux processus de gestion politique des sociétés africaines. Les formes d'institutionnalisation du politique qui s'affirme aujourd'hui sont l'objet des contributions réunies dans la présente édition 2000 de l'Afrique politique. Les secteurs des sociétés africaines communiquent et interagissent entre eux sans passer par l'Etat, donnant ainsi des caractéristiques originales aux systèmes politiques. L'analyse de L. Sindjoun montre que les blocages des processus de démocratisation durables sont liés à la difficulté de construire la régulation politique dans les instances autonomes de gouvernement. N. van de Walle et K. Smiday confirment l'hypothèse d'Etats africains déconnectés des transactions entre secteurs sociaux. Le pluralisme de ces démocraties "non libérales", affaibli par des exécutifs aux pouvoirs disproportionnés, impose des limites à la consolidation. I. Sidibé décrit l'instrumentalisation de l'image démocratique par l'équipe au pouvoir au Mali. L'étude de Joseph Tonda sur le deuil au Congo-Brazzaville contribue à éclairer l'échange entre l'espace privé et l'espace public. En rappelant qu'aujourd'hui, dans ce apys, plus que la politique, la mort impose la contrainte sociale, il explique comment les règles de dueil expriment un ordre institutionnel auquel les individus peuvent difficilement désobéir. Deux textes traitent de la guerre sur le territoire d'Etats-fantômes. Celui de M. Katumanga sur le Congo-Kinshasa met en lumière le fonctionnement autonome des institutions militaires par rapport à l'Etat. Celui de J. Cann dresse un tableau de l'incapacité à agir des appareils constitutés américains et internationaux face à une société somalienne éclatée où des milices imposent leurs solutions ....