: Trois tentatives d’explication de la « monumentalisation » des constructions publiques

International audienceDe plus en plus de bâtiments « ordinaires », c’est-à-dire sans lien direct avec les lieux de pouvoir, sont conçus d’emblée en sorte de devenir le patrimoine de demain. L’auteur montre que cette intention est paradoxale, parce que l’accès au statut de monument suppose soit un lien avec le pouvoir, à l’instar de celui qu’entretiennent les grands projets du président Mitterrand, soit le recul du temps qui confère une valeur mémorielle. Après avoir montré que l’évolution des attitudes à l’égard du patrimoine peut contribuer à rendre compte de cette intention, l’auteur présente deux autres explications : par les changements qui touchent la division du travail de conception architecturale pour les constructions publiques, d’une part, et par les ambitions de certains architectes, dans un contexte d’individualisme croissant et d’affaiblissement de l’identité collective des architectes, d’autre part. Ces explications sont plus complémentaires que concurrentes. Des recherches supplémentaires seraient cependant nécessaires pour éclaircir les liens complexes que les phénomènes auxquelles elles renvoient entretiennent