Revue de la littérature des problématiques psychologiques relatives à l'euthanasie

Comme le stipule le sujet de ce mémoire, nous présentons trois problématiques psychologiques relatives à la pratique de l’euthanasie. En Belgique, la loi du 28 mai 2002 relative à l’euthanasie permet, sous certaines conditions, la mise à mort d’un patient qui présente d’insupportables souffrances physiques et/ou psychiques. La première problématique concerne le vécu du personnel soignant face à la pratique de l’euthanasie. La revue de la littérature a permis de mettre en évidence que les médecins peuvent éprouver certaines difficultés face à l’acte létal. Cela entraîne chez ces professionnels de la santé une charge émotive élevée, des difficultés d’ordre moral ainsi qu’un conflit de valeurs. Le personnel infirmier vit aussi dans un climat émotif intense, pratiquant parfois lui-même le geste létal. Enfin, certaines euthanasies pratiquées ne sont pas systématiquement signalées auprès des autorités. Nous recommandons vivement que des recherches ultérieures soient réalisées afin de comprendre ce qui se cache derrière ce refus de déclaration. La seconde problématique est en lien avec l’euthanasie chez les mineurs d’âge. La revue de la littérature a permis de mettre en évidence qu’un enfant ne se représente pas la mort comme quelque chose de définitif. Dès lors, nous mettons en garde cette pratique euthanasique car nous estimons qu’il risque d’y avoir des dérives. Enfin, la dernière problématique est relative à la demande de mort pour souffrance psychique. Nous avons mis en exergue le fait que la dépression est un facteur relativement fréquent chez les personnes qui font une demande d’euthanasie. Or, celle-ci altère les capacités de réflexion d’un individu. La demande de mort peut aussi révéler un souhait de changement des conditions actuelles. Des traitements médicamenteux ou via la parole permettent d’atténuer la souffrance psychique en fin de vie. Finalement, nous recommandons aux professionnels de la santé de tenter de déchiffrer ce qui se cache derrière un désir de mort avant de pratiquer une euthanasie.Mémoire de master [120] en sciences psychologiques, Université catholique de Louvain, 201