Le contrôle de l’interférence en production et compréhension de mots : mécanismes spécifiques ou généralistes ?

La question débattue au sein de ce mémoire porte sur le contrôle de l’interférence en production et en compréhension de mots. Il s’agit de découvrir si ces mécanismes sont spécifiques au domaine langagier, en compréhension et/ou en production, ou relèvent plutôt de mécanismes de type généraliste, communs à toutes les fonctions cognitives. Dans la littérature, certains auteurs ont déjà démontré l’existence d’un tronc commun entre les fonctions de contrôle et les fonctions linguistiques suggérant un aspect général à ces mécanismes de contrôle. Cependant, certains pensent que ce lien serait partiel et qu’il existerait également des fonctions de contrôle spécifiques au domaine langagier. Pour répondre à la question posée, les mécanismes de contrôle et les effets d’interférence s’y rapportant ont été mesurés dans plusieurs tâches. Une tâche non verbale de Simon a été utilisée afin de mesurer les capacités individuelles d’inhibition. En vue de tester les mécanismes de résistance à l’interférence en production de mots, une tâche de dénomination d’images exploitant le paradigme d’interférence mot-image a également été utilisée. Ce paradigme a été largement exploité en production mais n’a cependant jamais été utilisé en compréhension. C’est pourquoi, en s’inspirant de celui-ci, deux tâches ont été créées en compréhension de mots : une tâche de catégorisation de mots avec interférence image-mot et une tâche de vérification mot-image avec manipulation de la distance sémantique entre le mot et l’image. Toutes les tâches ont permis de créer des effets d’interférence excepté celle de dénomination dans laquelle l’effet ne s’est pas révélé suffisamment important. En outre, aucune modulation des effets d’interférence sémantique au sein des trois tâches verbales par les capacités individuelles d’inhibition n’a pu être mise en évidence. De plus, les effets observés en production et en compréhension n’ont montré aucune corrélation. Les résultats obtenus vont donc dans le sens de l’existence de mécanismes de contrôle spécifiques pour les fonctions linguistiques, ainsi que distincts en production et en compréhension de mots.Master [120] en logopédie, Université catholique de Louvain, 201