Dans quelle mesure l’interaction entre le type de rapport d’expertise et le genre de l’expert psychologue influence-t-elle la prise de décision des jurés quant au jugement de l’accusé ?

Cette étude a eu pour objectif de tenter de dégager les influences qui pouvaient s’exercer sur la prise de de décision des jurés concernant le jugement de l’accusé. Plus concrètement, nous avons essayer de montrer un effet d’interaction entre le type de rapport d’expertise (clinique vs. statistique) et le genre de l’expert psychologue (femme vs. homme) sur le jugement de l’accusé. Afin de pouvoir réaliser cette étude, un plan expérimental inter-sujets 2 x 2 a été utilisé dans une simulation de procès d’homicide involontaire avec délit de fuite. Après que les participants se soient mis dans la peau de jurés simulés et aient lu un exposé des faits et un rapport d’expertise psychologique concernant l’accusé, il leur a été demandé de donner leur avis sur la qualité du rapport d’expertise et sur la qualité de l’expert. Ils ont ensuité été conviés à juger différentes dimensions de jugement de l’accusé, à savoir sa culpabilité, sa responsabilité, le risque que ce dernier représentait pour lui-même et le risque qu’il représentait pour la société. Les résultats obtenus n’ont montré aucune influence du type de rapport, du genre de l’expert ou de l’interaction entre le rapport d’expertise et le genre de l’expert psychologue sur les décisions de culpabilité et de responsabilité des jurés simulés. Cependant, des différences concernant le risque que l’accusé représentait pour lui-même et le risque qu’il représentait pour la société ont été relevées. De plus, des différences ont également été constatées concernant la perception de la qualité du rapport d’expertise et la perception de la qualité de l’expert psychologue. Ces résultats et leurs interprétations sont discutés.Master [120] en sciences psychologiques, Université catholique de Louvain, 201