Influence du sens de la lecture/écriture dans la modulation du foyer attentionnel lors de la résolution de problèmes arithmétiques

Les liens entre cognition numérique et l’attention visuo-spatiale font l’objet de multiples recherches. Il a été montré que les petits nombres entrainent des déplacements attentionnels vers la gauche et les grands nombres vers la droite. En arithmétique mentale, les déplacements attentionnels sont dirigés vers la gauche lors de la résolution de soustractions et vers la droite lors de la résolution d’additions. Depuis quelques années, des chercheurs tentent de comprendre l’origine de ces déplacements attentionnels ainsi que leur fonctionnalité. Notre étude a pour objectif de tester si le sens de la lecture a une influence sur la direction des déplacements attentionnels lors de la résolution de problèmes arithmétiques, afin de comprendre d’où ils proviennent. Ainsi, nous avons comparé deux groupes de participant·e·s ayant un sens de la lecture opposé : les francophones lisant de gauche à droite et les arabophones lisant de droite à gauche. La comparaison s’est effectuée via deux expériences : d’une part, une tâche utilisant le paradigme du jugement d’ordre temporel simple puis le même paradigme après la résolution d’additions ou de soustractions, et d’autre part, une tâche de jugement de parité afin d’évaluer l’effet SNARC. Nos hypothèses étaient que si les nombres étaient représentés sur un continuum orienté selon le sens de la lecture, et si la résolution de calculs arithmétiques dépendait de mouvements le long de ce continuum occasionnant des déplacements attentionnels, alors le groupe arabophone devait avoir des effets inversés par rapport au groupe francophone. Or, nos résultats montrent pas de différence entre les groupe : l’effet SNARC est similaire pour les deux groupes, et les déplacements attentionnels sont similaires selon l’opération. Le sens de la lecture n’influence donc pas la direction des biais attentionnels. Ainsi, les déplacements attentionnels en arithmétique ne semblent pas avoir de racines culturelles.Master [120] en logopédie, Université catholique de Louvain, 2016La diffusion de ce mémoire n'est pas autorisée par l'institutio