Etude longitudinale sur les trajectoires de deuil de Bonanno et ses collègues : les processus de deuil peuvent-ils se décliner en plusieurs trajectoires de deuil ?

Ce mémoire porte sur la compréhension d’un bouleversement de vie : celui du deuil à travers la perte d’un conjoint. Le deuil est un phénomène universel mais il y a autant de manières de l’éprouver et de le traverser que d’individus. Le cheminement parcouru pendant le deuil reste encore, à l’heure actuelle, au cœur des questionnements, en particulier sur la possibilité de l’existence d’une notion pathologiste. Pendant longtemps, les auteurs de la littérature ont tenté de définir une seule manière de vivre le deuil. Cependant, des recherches plus récentes ont mis en évidence un manque de preuves empiriques par rapport à cette approche. De plus, il a été prouvé que le « travail de deuil », tel que préconisé, pouvait non seulement n’apporter aucun effet mais en plus être néfaste. Bonanno et ses collègues se sont alors concentrés pour pallier à ce manque en étudiant davantage le processus du deuil. L’élément innovant dans leurs recherches est la récolte des données avant la perte du proche. Inclure l’histoire de vie de la personne dans le déroulement du deuil apporte davantage de précision et de compréhension. Ils ont donc défini cinq trajectoires de deuil : la « détresse continue», la « détresse chronique », le « retour progressif à l’apaisement », le « fonctionnement stable » et la trajectoire de « l’amélioration de la détresse ». Ces trajectoires permettent de comprendre l’évolution du processus du deuil avec leurs enjeux spécifiques. Les éléments précurseurs permettent de définir quelle trajectoire sera empruntée par la personne endeuillée. Ils ont déterminé quatre prédicteurs principaux dont dépend la trajectoire du deuil : le contexte, la qualité de la relation, les ressources en coping et la vision du monde. La partie empirique de cette étude a pour ambition de montrer que les personnes endeuillées se montrent capables de déterminer la trajectoire de deuil. Un questionnaire reprenant les trajectoires de deuil de Bonanno et ses collègues leur a donc été fourni pour les aider à faire le choix d’une trajectoire mais il leur était également possible de dire qu’aucune de ces trajectoires correspondaient à leur processus de deuil qu’ils devaient alors définir par eux-mêmes. De plus, cette étude tentera de voir s’il est possible de retrouver les mêmes trajectoires de deuil que Bonanno et ses collègues par une mesure de l’intensité des symptômes de deuil à trois temps différents ainsi que par une analyse de contenu.Master [120] en sciences psychologiques, Université catholique de Louvain, 201