Opportunités et limites de l’analyse secondaire de données qualitatives : application à l’étude des coalitions d’influence au Québec

L’analyse secondaire de données qualitatives en sciences sociales s’est d’abord développée dans le monde anglo-saxon. Plus récemment, le monde francophone s’est également ouvert à ce mode d’exploitation des données, en France notamment avec le projet « Réanalyse ». Cette communication propose de revenir sur les opportunités et les limites de la réanalyse d’entretiens semi-dirigés en tirant les conclusions d’une expérience de réinterprétation de données récoltées lors d’une thèse de doctorat sur les coalitions d’influence au Québec (Yates, 2010). L’analyse secondaire de données qualitatives peut être au service de nombreuses finalités : confirmer ou généraliser des résultats de recherche, effectuer des comparaisons diachroniques, faire émerger des questions de recherches… L’objectif de la réutilisation de ces entretiens réalisés dans le cadre de l’étude des coalitions d’influence est de réinterpréter les résultats obtenus par une démarche déductive et ancrée dans les théories rationalistes en effectuant une réanalyse des entretiens par un second chercheur dans une démarche inductive, sans a priori théorique. À la lumière de cette expérience, l’objectif de l’article est d’exposer les avantages et les difficultés liés à la réutilisation de données qualitatives récoltées par une chercheuse primaire et réanalysées par un chercheur secondaire. Encore souvent méconnue des chercheurs en sciences sociales, la réutilisation des données qualitatives ouvre de nombreuses de possibilités pour les projets de recherches contemporains. Il nous semble donc que discuter des opportunités et des limites de la réanalyse des données permettra en effet d’enrichir la boîte à outils méthodologiques des chercheurs en sciences politiques