La ligne diplomatique française à l'égard de la crise nucléaire iranienne de 2002 à 2015

Ce mémoire porte sur l‟étude de la crise nucléaire iranienne à partir d‟août 2002 jusqu‟au 14 juillet 2015, date de signature de l‟accord de Vienne. L‟analyse se fait du point de vue de la ligne diplomatique française, du fait de sa place importante dans cette négociation, tant en termes d‟initiative à ses débuts qu‟en termes de défense d‟un axe ferme par la suite. Dans l‟étude de cette position française, nous avons supposé qu‟elle fut sujette à deux types de dynamiques : domestiques, avec le poids de certains groupes sociaux et politiques ; et extérieures avec les pressions et préférences d‟autres Etats. Dans la démonstration de cette question de recherche, le cadre théorique de Moravcsik sur la théorie libérale des politiques internationales a été choisi. Les trois points qu‟il énumère comme étant les bases de sa pensée sont repris dans les hypothèses de recherche que nous avons formulées. Ainsi, Moravcsik suppose que les acteurs sociaux ont une importance substantielle car ils promeuvent des politiques en fonction de leurs intérêts et sont donc amenés à s‟opposer entre eux. L‟auteur avance aussi que les intérêts d‟un Etat sont définis selon les influences de coalitions d‟acteurs se situant parfois en dehors de l‟appareil étatique. Enfin il défend l‟hypothèse selon laquelle les « préférences étatiques » établies sont projetées sur la scène internationale afin de les réaliser, mais que ces préférences subissent les pressions des autres préférences étatiques. Nous utilisons ces points pour les démontrer dans notre étude de la position française, tout en ajoutant une autre hypothèse : les préférences étatiques françaises ont également fait plier et influencé les préférences d‟autres Etats. Les réponses à ces questions de départ sont fondues dans deux chapitres. Le premier porte sur l‟édification des préférences étatiques, avec l‟étude de la lutte bureaucratique au Quai d‟Orsay, le poids des certaines coalitions d‟acteurs, mais également du manque d‟influence des entreprises françaises. Le deuxième chapitre porte sur la projection de ces préférences étatiques, avec une étude de la position française sous le mandat des trois présidents de la République ayant eu à gérer la crise iranienne.Master [120] en sciences politiques, orientation relations internationales, Université catholique de Louvain, 201