[Morpho]genèse, ou les processus d'émergence des formes

RÉSUMÉ L’ouvrage regroupe les travaux des étudiants inscrits à l’unité d’enseignement LBARC2230 – Séminaire de recherche critique destiné aux étudiants architectes de la Faculté d'architecture, d'ingénierie architecturale, d'urbanisme (LOCI) de l’Université Catholique de Louvain (UCL). Le thème principal du séminaire est l'étude des processus de conception en architecture, dont le thème spécifique pour l’année académique 2016-2017 est [morpho]genèse. Le séminaire permet à l’étudiant l'acquisition et le développement d'outils théoriques, méthodologiques et pratiques basés sur la pensée systémique. Il y développe une posture méta associée à une visée transdisciplinaire, réutilisable quel que soit le travail « en et sur » l'architecture qui l'occupe pour son TFE. Le séminaire part du constat général que l'architecte (ou l'étudiant en architecture) développe des compétences d'analyse et de synthèse pour mener à bien un projet d'architecture dans un contexte contemporain complexe et multiscalaire. Ces efforts de compréhension du réel sont sans cesse répétés, tout au long du processus de conception d'un projet d'architecture. La problématique générale porte sur l'étude des conditions et des leviers qui permettent à l'architecte de jouer (in)consciemment avec des (dés)équilibres potentiels entre, d'une part, une méthode de conception qui décompose analytiquement les données du projet et, d'autre part, une pensée holistique qui tente une compréhension globale et réflexive de ces mêmes données. À partir de la problématique spécifique proposée, le séminaire fournit aux étudiants des outils utiles pour énoncer et hiérarchiser les données du projet à concevoir en vue de poser des choix engagés. Il permet aux étudiants de situer leur action de manière critique en leur donnant de nombreuses clés de lecture – issue de la théorie et de l'histoire de l'architecture mais également de différentes disciplines à l'aide de concepts et de méthodes transdisciplinaires – utiles à notre époque contemporaine, pour la projetation de scénarios, parfois en pensée latérale. L'étudiant est invité à mobiliser d'autres disciplines de manière stratégique en partant de l'architecture, à aller à la rencontre d’autres concepts et méthodes, échanger et nourrir la réflexion architecturale. Une attention toute particulière est portée sur la capacité des étudiants à formuler un point de vue réflexif sur les mises en relation des données du projet et les partis méthodologiques adoptés. En complément, l'étudiant organise, planifie et exprime ses idées en démontrant une habilité graphique pour représenter l'une à côté de l'autre des données décomposées analytiquement et des données rassemblées synthétiquement. L'étudiant étudie les variations possibles/imaginaires d'un projet qu’il a préalablement choisi dans un répertoire d’œuvres architecturales et urbanistiques majeures. Cela en modifiant le processus de conception utilisé initialement par le concepteur de l'édifice. Il travaille en trois temps : une phase d'intuition (dimension analytique) durant laquelle l'étudiant fait des hypothèses et isole hypothétiquement un ou plusieurs levier(s) de composition formelle/spatiale potentiellement utilisé(s) par l'architecte ; une phase de maturation (dimension synthétique) durant laquelle l'étudiant développe une stratégie formelle/spatiale en générant une population d'occurrences potentielles du projet à partir du/des levier(s) de conception formelle isolés, et positionne alors le projet retenu par l'architecte en fonction des autres occurrences ; une phase de consolidation (dimension réflexive) durant laquelle l'étudiant synthétise son travail en générant une population d'occurrences potentielles du projet à partir d'un levier de composition formelle/spatiale différent, et tente de produire une occurrence au moins aussi intéressante que le projet étudié. Pédagogiquement, le séminaire est structuré en séances de disputatio,jeu de rôle inspiré de la scolastique du Moyen Âge, au cours duquel chaque étudiant est magister de son travail et à tour de rôle opponent/respondent du travail d'autres étudiants. Cette dialectique, s’ajoute au dialogue entre la thématique de recherche à laquelle s’adosse le TFE et l’œuvre architecturale ou urbanistique support d’expérimentation. Par leurs travaux, les étudiants ne réalisent pas seulement une analyse d'un édifice existant – typologique ou historique – mais ils démontrent par la pratique de la conception leur capacité à faire émerger un nouveau projet d'architecture. Et en se confrontant aux savoirs partagés émergents du séminaire, l'étudiant définit un cadre précis de TFE (question structurée, domaine d'étude, méthode de recherche, état des connaissances dans le domaine, visée du travail et prise de position). TABLE DES MATIÈRES Jean-Luc Capron & Damien Claeys : Le séminaire de recherche critique : "Analyse des processus de conception" Nabila Ben Ayad El Amri : Vers une japonisation (Farnsworth House de Plano) Gwendoline Bodart : Vers une mise en lumière (l'Alhambra de Grenade) Mathieu Boxho : Artiste architecte (villa Savoye de Poissy) Helen De Fauw : La décroissance urbaine (cité de Broadacre City) Anouchka de Marchant : De l'individuel au collectif (villa Savoye de Poissy) Pauline Delpire : De l'interpénétration à la couleur (maison Schröder d'Utrecht) Ophélie Demulier : Quand l'architecture rencontre la mode (Casa da Musica de Porto) Maxime Despontin : L'impression 3D en architecture (cathédrale Saint-Étienne de Bourges) Antoine Duprez : Écolo'click (Centraal Beheer d'Apeldoorn) Manoëlle Geelhand de Merxem : L'échelle comme outil de conception (Centraal Beheer d'Apeldoorn) Joanan Gilson : Vers une dimension onirique (Panthéon de Rome) Youness Harda : Mettre l'ombre en lumière (chapelle Saint-Ignace de Seattle) Pierre Helmbold : Barcelone comme un jeu vidéo (ville de Barcelone) Émeric Le Bos : Au flux des variations (Quinta do Bom Sucesso à Obidos) Sarah Oudrhiri : L'imagibilité de la ville (place Saint-Sernin de Toulouse) Max Théréné : Para-métabolisme numérique (Capsule Tower de Tokyo) Amalia Varesi : Une tour de babel contemporaine (Empire State Building de New York) Pauline Vinel : Entre intérieur et extérieur (sanatorium de Paimio) Ludovic Warnimont : Processus de nouvelles formes en abyme (Musée d'Art Moderne de Bruxelles) Weronika Zukowska : Lumière des espaces sacrés (mosquée Süleymaniye d'Istanbul