L’obsolescence programmée : L’influence de l’affichage de la réparabilité sur le comportement d’achat du consommateur : le cas des machines à café

Nous vivons actuellement dans une société où la surconsommation continue est préconisée au profit des grandes entreprises. Pour arriver à leurs fins, elles utilisent diverses méthodes afin de réduire la durée de vie des produits. Ces méthodes peuvent consister en l’introduction d’un défaut technique ou technologique dans un produit dès le départ ou encore en la promotion sans cesse de nouveaux appareils aux technologies toujours plus développées. Ces techniques sont sources d’un problème connu de nos jours, sous le nom d’obsolescence programmée. Ce concept est défini par le célèbre designer industriel américain, Brooks Stevens, comme : “Inculquer à l’acheteur le désir de posséder quelque chose d’un peu plus récent, un peu meilleur et un peu plus tôt que ce qui est nécessaire.” (Brooks Stevens,1954, cité par Lombès & Poubeau, 2014, p.12). Ce phénomène n’est cependant pas nouveau. Déjà dès les années 1920, les américains utilisaient cette stratégie comme outil pour sortir le pays de la stagnation économique (Dannortizer, 2010). Cette pratique s’est ensuite étendue et fut utilisée dans des Cartels pour former une entente sur les prix et limiter la durée de vie des appareils. Ce fut notamment le cas du Cartel Phoebus et sa création d’ampoules (Lombès & Poubeau, 2014). Au fur et à mesure, les personnes ont pris conscience des effets négatifs de ce phénomène et ont commencé à critiquer ce système. Aujourd’hui ce sujet fait débat et prend de plus en plus d’ampleur dans le monde politique. En effet, le gouvernement qui souhaite lutter contre l’obsolescence programmée évoque diverses mesures pour tenter de contrer ce phénomène. Celles-ci pointent notamment la favorisation d’achats durables, la sensibilisation des consommateurs concernant le bon usage et un entretien adapté des appareils ou encore la favorisation de la réparation (RTBF, 2017). Le consommateur est quant à lui également impliqué car c’est lui qui adopte certains comportements d’achats tels que la volonté d’utiliser des appareils nouveaux aux technologies et caractéristiques toujours plus évoluées. Les entreprises sont dès lors dans le devoir d’adapter leurs actions pour répondre aux désirs et besoins de leurs acheteurs. Afin de réduire ce phénomène d’obsolescence programmée, il est donc intéressant et primordial de tenir compte du consommateur dans les mesures à adopter. Plusieurs études visent à informer et sensibiliser les consommateurs via des étiquettes appropriées et adéquates. Les chercheurs espèrent que, par l’intermédiaire de celles-ci, les consommateurs adoptent des comportements de prises de décisions « responsables », qui ensuite influenceront les produits mis en vente sur le marché par les entreprises. Il semblerait que les mesures adoptées à propos d’informations sur les produits sont fructueuses. L’impact de l’affichage de la durée de vie des appareils sur les prises de décisions des acheteurs a déjà été étudié à plusieurs reprises. Toutefois, au vu de la rareté des recherches concernant l’impact d’un affichage de réparabilité sur les comportements d’achats des consommateurs, il nous est paru intéressant de plus s’y attarder. Ce sujet nous a amené à la problématique suivante : « Dans quelles circonstances (contexte d’utilisation et orientation temporelle) l’affichage de la réparabilité d’un produit peut-il être utilisé comme influence sur l’intention d’achat des consommateurs ? ». Celle -ci sera étudiée et développée tout au long de ce mémoire et sera divisée en deux grandes parties distinctes : la revue de la littérature suivie de l’approche quantitative. La première partie de cette étude sera divisée en trois chapitres. Tout d’abord, dans le premier chapitre, nous explorerons de façon détaillée la notion d’obsolescence programmée incluant ses conséquences et solutions entreprises. Le second chapitre abordera les différentes théories expliquant comment les consommateurs prennent des décisions ainsi que les différents comportements adoptés face à l’obsolescence programmée. Le dernier chapitre de cette première partie, sera consacré à la formulation et au développement de nos hypothèses sur base de la littérature. La deuxième partie de ce mémoire est entièrement dédiée à l’analyse quantitative de l’enquête et à la présentation des résultats. Nous détaillerons les différentes étapes par lesquelles nous sommes passées pour obtenir ces résultats ; allant de la rédaction de différents questionnaires aux tests statistiques réalisés à l’aide du logiciel SPSS. Ce mémoire se terminera par des recommandations managériales ainsi que les limites de cette étude et se clôturera finalement par une conclusion générale.Master [120] en sciences de gestion, Université catholique de Louvain, 201