Les origines des femmes kurdes combattantes et les rapports de genre au sein de la lutte armée aujourd’hui : L’implication dans la lutte contre l’État islamique en Syrie : le cas des Unités de protection de la femme (YPJ)

Actuellement, la communauté internationale a besoin des Kurdes pour faire front à l’État islamique tout en brisant les stéréotypes sur le Moyen-Orient avec leurs valeurs de diversité des peuples et religions. Après des années de répression, les Kurdes ont devant eux l’opportunité de se montrer au monde et de revendiquer à la fois leur existence comme peuple, mais aussi leur projet politique lié au Confédéralisme démocratique d’Abdullah Öcalan et les droits des femmes. En ce qui concerne la lutte des femmes, les YPJ (Unité de protection de la femme) sont une milice féminine kurde fondée en 2012 en Syrie au sein du Parti de l’union démocratique (PYD), affilié au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Aujourd’hui, de nombreuses femmes kurdes ont changé leur rôle de femmes au foyer et sont sorties de chez elles pour devenir combattantes et lutter contre l’État islamique. Elles ont trois objectifs principaux : la défense du peuple kurde, la destruction de l’idéologie djihadiste, et la revendication des droits femmes. Ainsi, ces dernières années, les médias occidentaux présentent cela comme une nouveauté. Toutefois, lorsqu’on se penche sur l’histoire kurde, c’est loin d’être une nouveauté, car on y trouve déjà les origines des femmes kurdes combattantes. Cependant, ce phénomène reste toujours singulier dans une région du monde où les rapports de genre entre les hommes et les femmes ne sont pas toujours égalitaires, bien au contraire. Ainsi, ce mémoire appréhende plusieurs points d’analyse afin de mieux comprendre l’histoire du peuple kurde, mais surtout la lutte kurde en Syrie face à l’État islamique. Plus précisément, ce travail se centre sur l’implication actuelle féminine dans la lutte contre l’État islamique, ainsi que le concept de féminisme et les rapports de genre au sein de cette guerre. Nous verrons notamment si le fait de faire partie de cette lutte implique ou non pour ces femmes qu’elles sont sur un pied d’égalité avec les hommes kurdes.Master [120] en sciences politiques, orientation relations internationales, Université catholique de Louvain, 201