Entre esthétique et recherche. La documentation archéologique dans le duché de Parme et Plaisance à l’époque des Bourbons

Il est démontré que les découvertes archéologiques qui caractérisèrent le XVIIIe siècle eurent un impact sur la politique culturelle des états de l’Italie pré-unitaire. Ce constat se trouve renforcé si nous le contextualisons dans le cadre du petit duché de Parme et de Plaisance, passé en héritage, en 1731, de la dernière Farnèse, Élisabeth, à son fils Charles III de Bourbon, Infant d'Espagne. Il faudra néanmoins attendre son successeur et frère cadet, Philippe, pour qu’à Parme soit introduite une politique éclairée, expansive et janséniste qui fit de la découverte du municipe romain de Veleia un véritable laboratoire d’expérience archéologique de terrain, d’étude et de diffusion scientifique. En cela soutenu par Guillaume du Tillot, son Premier ministre, le duc introduisit des réformes qui assainirent les finances, renforcèrent le pouvoir de l'État et développèrent la culture comme moteur du prestige du duché. Prenant en considération ce climat culturel et politique, notre communication visera à étudier deux dimensions propres à l’archéologie du XVIIIe siècle, celle néo-scientifique et celle esthétique, moyennant l’analyse de certaines pages inédites du premier manuscrit présentant les découvertes de Veleia. Cette approche nous permettra de réaliser des comparaisons utiles afin de comprendre le rapport entre recherche et décoration dans la documentation archéologique élaborée à la suite des fouilles in agro Veleiatium