L’articulation entre le travail prescrit et le travail réel : un outil de prévention et de gestion des phénomènes de violence en psychiatrie infanto-juvénile

Dans les institutions hospitalières psychiatriques, le personnel est de plus en plus amené à valider des actes techniques sans vraiment pouvoir en expliciter le processus. La réalité quotidienne démontre que malgré une organisation du travail bien pensée, celle-ci est sans cesse confrontée à la réalité du terrain, en perpétuelle mutation. Cela implique pour le soignant de devoir continuellement faire preuve d’ingéniosité pour pouvoir réagir à ces imprévus. Les patients ont souvent un faible recours au processus de symbolisation et les tensions internes s’externalisent bien souvent au travers de comportements violents prenant des formes diverses. Ces manifestations affectent le quotidien du soignant et génèrent de l’anxiété, de la souffrance. C’est ainsi que l’objectif de ce mémoire-projet est de saisir comment réduire l’écart entre le cadre organisationnel et les rouages opérationnels en tant qu’outil de prévention et de gestion des phénomènes de violence en psychiatrie infanto-juvénile. Pour ce faire, d’un point de vue méthodologique, nous nous sommes intéressés aux jeunes filles hospitalisées dans une unité de traitement intensif au sein d’AREA+. Nous avons utilisé une méthode mixte- design concomitant quantitatif et qualitatif qui apporte des effets à des fins de triangulation. L’utilisation d’un outil d’analyse interne a permis à cerner quantitativement les phénomènes de violence et les mécanismes responsables des incidents. Une analyse qualitative via l’animation de deux focus groupe nous a permis d’aborder les représentations de l’équipe sur le travail prescrit et le travail réel ainsi que le décalage entre ces deux aspects. De plus cela nous a permis de mettre en évidence les tensions et les répercussions sur les phénomènes de violence. De ces analyses nous avons pu tirer le fil rouge dictant les postures professionnelles à adopter afin de réduire l’écart entre le travail prescrit et le travail réel afin de prévenir et de gérer les phénomènes de violence. Ainsi une prévalence de la catégorie de l’adaptation est ressortie et se décline au travers de trois aspects: la planification des interventions, l’improvisation et la prise de recul. C’est ainsi que des pistes de recommandations ont pu être dégagées pour aboutir au maintien et à la mise en place d’actions immédiates et opérationnelles.Master [120] en sciences de la santé publique, Université catholique de Louvain, 2018La diffusion de ce mémoire n'est pas autorisée par l'institutio