Variabilité de la marche : analyse de l’entropie dans l’arthrose sévère de hanche avant et après opération

Les études précédentes de mesure de prédictibilité (régularité) dans la durée du cycle de marche, grâce aux méthodes mathématiques non-linéaires (entropie), ont mis en évidence le caractère complexe de la marche chez le sujet sain. Un trouble orthopédique, tel que l’arthrose sévère de hanche, peut générer une perte de prédictibilité de la marche. Cette altération de la prédictibilité mène à une perte de la capacité d’adaptation aux stress de l’environnement. La prédictibilité n’est pas une des propriétés de la marche les plus étudiées dans les comportements moteurs pour en dégager les dysfonctionnements. Nous avons été les premiers à mesurer si l’entropie était un marqueur sensible aux dysfonctionnements de la marche et si elle permettait d’observer les potentiels effets de la mise en place d’une arthroplastie totale de hanche. L’objectif de cette étude était, plus particulièrement, de mesurer la différence d’entropie (prédictibilité) de la marche sur base des déplacements angulaires de la hanche en flexion-extension, avant et 6 mois après l’opération pour en dégager les effets sur la régularité de la marche. Cette étude nous a permis de mettre en évidence que l’opération ne permettait pas la récupération d’une marche complexe et d’une dynamique des fluctuations optimale (variation optimale des durées des cycles de marche). Toutefois, une corrélation a été mise en évidence entre l’augmentation de la vitesse de marche et la hausse de l’entropie. Cette hausse de l’entropie décrit une marche peu prédictible avec des mouvements aléatoires (irréguliers) limitant les comportements moteurs adaptés aux perturbations. De plus, la comparaison du Oxford Hip Score (questionnaire de la douleur et de la fonctionnalité de la hanche dans les activités journalières) avant et après l’opération, nous a permis de conclure que l’arthroplastie de hanche est un traitement efficace contre la douleur et les limitations fonctionnelles chez ces patients.Master [60] en kinésithérapie et réadaptation, Université catholique de Louvain, 201