Ornementalité et pratiques de (re-)montage des festivités éphémères au premier âge moderne

Les festivités éphémères peuvent être considérées comme un haut lieu des pratiques de montage, démontage et remontage au cours de la première modernité. Reconfigurant une réalité quotidienne par le montage (et le démontage) des différents apparats festifs, qui recouvrent et métamorphosent l’espace urbain, les festivités créent aussi une temporalité qui rompt avec l’ordinaire. Cette communication envisagera selon quelles modalités s’opère ce montage spatio-temporel en l’abordant à travers la question de l’ornementalité, laquelle peut être comprise comme une activité de « bricolage » (au sens où l’entend Claude Levi-Strauss) en raison des configurations multiples d’assemblage, de réemploi ou de recyclage qu’elle met en œuvre, et semble pouvoir caractériser à plus d’un titre le fonctionnement interne de ces pratiques festives. Il s’agira plus particulièrement d’étudier ces phénomènes de montages festifs au sein des textes et des images qui en rendent compte, lesquels se présentent d’ailleurs comme un recadrage ou un remontage de l’événement, visant à en laisser un souvenir durable. En s’appuyant sur le corpus des festivités éphémères des anciens Pays-Bas au XVIIe siècle, il s’agira de comprendre comment ces textes et ces images procèdent eux-mêmes de la récupération, de la reconfiguration et des manipulations du temps pour rendre compte de la métamorphose spectaculaire, et quels sont les enjeux idéologiques qui les sous-tendent