Les apports des approches pragmatistes dans la construction d’un cadre épistémologique pour l’étude de l’organisation émergente à l’épreuve de l’hybridité

La réflexion épistémologique que nous proposons sur les approches pragmatistes se situe dans le cadre de notre recherche doctorale sur l’émergence organisationnelle située dans des contextes hybrides. Inspirés par les récents travaux en Science de l'Information et de la Communication de Cooren (2014) et Russill (2015) sur la réappropriation du pragmatisme peircien (et sa sémiosis triadique) dans le cadre des théories de la communication, nous tentons de préciser notre propre cadre méthodologique en essayant d’expliciter le rôle que joue la communication (entendue au sens large de processus de signification) dans la construction organisationnelle. Ainsi, au carrefour des approches pragmatistes, qui entretiennent des rapports directs ou indirects avec la philosophie pragmatiste, il nous semble possible de pouvoir dégager le concept de « connaissance » comme une entrée analytique centrale dans l’étude des phénomènes d’émergence organisationnelle. Pour ce faire, nous tentons l’exercice d’une relecture des approches pragmatiques sous le prisme d’une réflexion sur la logique peircienne (Bergman 2000 ; 2008 ; 2009). Nous pensons que l’épistémologie du concept de « connaissance », situé dans des approches se revendiquant de la philosophie du pragmatisme, nous permet de préciser sa portée scientifique dans le cadre de l’étude des phénomènes sociaux hybrides tout en permettant de dégager les lignes de force de ce mouvement « dont la cohésion n’a jamais cessé de susciter débats et controverses » (Schmitt, 2010, p.3)