Les perles en faïence et en verre de l’âge du Bronze découvertes en Bretagne : nouvelles données, nouvelles approchesÉtude typo-chronologique, composition, provenance

International audienceL'essor de l'archéologie préventive, corrélé aux progrès notables des méthodes d'analyses chimiques, a permis de reconsidérer notre approche analytique de la parure en faïence et en verre. D'importants programmes de recherche portant sur la circulation de ces éléments de parure, associant les études typo-chronologiques aux analyses chimiques, ont été développés. L'un d'eux est en cours de réalisation, pour les périodes de l'âge du Bronze et de l'âge du Fer en France (Billaud et Gratuze, 2002). L'étude des perles en faïence et en verre découvertes en Bretagne à l'âge du Bronze s'inscrit dans cette démarche, et vient compléter la synthèse réalisée sur les perles du premier âge du Fer et du début du second âge du Fer (Cherel et Gratuze, 2018). Depuis l'étude de J. Briard (1984) sur les perles en faïence, aucune synthèse consacrée aux perles en verre bretonnes de l'âge du Bronze n'avait été menée. Au total, 9 perles en faïence (dont 8 analysées) et 15 perles en verre (dont 13 analysées) ont été étudiées, soit un total de 24 perles de l'âge du Bronze. Les perles en faïence du Bronze ancien proviennent majoritairement de sépultures. Leur étude typo-chronologique corrélée à celle de leur composition indique l'origine nord-italique de plusieurs d'entre elles. Au Bronze final, cette tendance se confirme puisque 9 perles en verre proviennent d'ateliers nord-italiques auxquelles il faut ajouter, au Bonze moyen/final, 5 perles en verre égyptien et 1 perle en verre mésopotamien. Les découvertes sont fréquentes en prospections, on les trouve ponctuellement sur des sites gaulois ou antiques attestant de leur valeur. Peu d'entre elles ont été mises en jour en contexte d'habitat. Sur ces deniers (Brandivy, Cesson-Sévigné), de la céramique du Bronze final de tradition continentale était présente, aux côtés de perles originaires d'ateliers nord-italiques. Au Bronze final, la Bretagne se situe au coeur de relations profondes entre le monde méditerranéen (complexe nord-italien) et, via les circuits d'échanges, le domaine continental (complexe nord-alpin), puis le complexe atlantique (Irlande et Grande-Bretagne ?). La circulation des objets de parure en verre illustre bien l'itinéraire emprunté par la fameuse « route de l'étain »