Pollution de l’air et changement climatique : impacts croisés et synergie des stratégies de gestion

La qualité de l’air et le changement climatique font partie des enjeux environnementaux majeurs du 21e siècle. Le fait que l’on distingue les polluants atmosphériques (particules fines, oxydes d’azote, ozone etc…) et gaz à effets de serre (CO2, méthane) conduit souvent à une distinction entre climat et qualité de l’air dans les stratégies de gestion. Or on constate qu’il existe des interactions importantes : le changement climatique a un impact sur les épisodes de pollution, certains polluants ont un impact sur le climat, et surtout il existe un fort potentiel dans la recherche de synergies dans les mesures d’atténuation. En ce qui concerne l’impact du climat sur la qualité de l’air, la principale préoccupation concerne la pollution à l’ozone qui est concomitante des grandes vagues de chaleur comme on l’a constaté en 2003, mais aussi plus récemment en Juin 2016. Certains polluants tels que l’ozone ou le carbone suie peuvent par ailleurs contribuer à l’effet de serre, certes dans une moindre mesure que le CO2, mais avec un potentiel d’action à court terme qui mérite d’être souligné. Enfin, la question de l’atténuation conjointe du réchauffement climatique et de la pollution de l’air soulève des enjeux d’envergure. Il existe des antagonismes comme on l’a vu avec la problématique du diesel et des dispositifs de combustion de biomasse peu performants dans les années 2000. Mais la transition vers une économie sobre en carbone sera indirectement associée à des cobénéfices substantiels pour la qualité de l’air. De telle sorte que les études coûts-bénéfices suggèrent une compensation substantielle de l’investissement requis par des mesures d’atténuation du changement climatique à travers les bénéfices sanitaires induits. C’est en ce sens que l’Organisation Mondiale de la Santé a accueilli la signature de l’Accord de Paris sur le Climat comme un des plus importants accords internationaux pouvant à terme améliorer la santé publique, soulignant ainsi le besoin de mieux intégrer les problématiques de santé et d’environnement