Élites et villae dans le territoire de la cité arverne

International audienceThe villa is certainly one of the major realities of the countryside during the Early Empire in Gaul. The boom in aerial survey in the 1970s gave a measure of the sometimes spectacular development of this phenomenon in certain regions (Picardie, Beauce). The recent progress of the field walking made it possible to qualify, region by region, the methods of implantation and diffusion of the villa. Yet, paradoxically, the term villa still arouses debates between archaeologists and historians. These debates can be explained by the general and polysemic character of the Latin word, which is likely to confuse archeologists confronted with realities that are also multifaceted. It seems, however, that a consensus was more or less explicitly established to consider the villa as a speculative state farm with residential buildings. This definition corresponds well to the models of villae that one finds in Varron and Columelle, which distinguish pars urbana and pars rustica. In this sense, the villa is an archaeological marker of the role and lifestyle of municipal elites in the countryside. Research conducted since 1997 on the settlement of the territory near Augustonemetum reveals a dense network of establishments of various shapes and sizes, which clearly structures the rural area corresponding to the Limagne of Clermont-Ferrand. The paper analyzes the extension of this phenomenon in space, the typology of institutions and their link with the pre-Roman occupation, showing that the silence of epigraphy and the absence – apparent – of great evergetic manifestations in the city's chief town should not hide the structuring action of the upper layers of the Arvern society after the conquest.La villa constitue assurément l'une des réalités majeures des campagnes dans la Gaule du Haut-Empire. L'essor de la prospection aérienne dans les années 1970 a donné la mesure du développement parfois spectaculaire de ce phénomène dans certaines régions (Picardie, Beauce). Les progrès récents de la prospection au sol ont permis de nuancer, région par région, les modalités d'implantation et de diffusion de la villa. Pourtant, paradoxalement, la terme villa suscite encore des débats entre archéologues et historiens. Ces débats s'expliquent par le caractère général et polysémique du mot latin, susceptible de dérouter les archéologues confrontés à des réalités également multiformes. Il semble toutefois qu'un consensus se soit plus ou moins explicitement instauré pour considérer la villa comme une exploitation agricole domaniale à caractère spéculatif comportant des bâtiments résidentiels. Cette définition correspond bien aux modèles de villae que l'on trouve chez Varron et Columelle, qui distinguent pars urbana et pars rustica. C'est dire que, dans cette acception, la villa constitue un marqueur archéologique du rôle et du mode de vie des élites municipales dans les campagnes. Les recherches conduites depuis 1997 sur le peuplement du territoire proche d'Augustonemetum font apparaître un réseau dense d'établissements aux formes et aux dimensions variées, qui structure de toute évidence l'espace rural correspondant à la Limagne de Clermont-Ferrand. La communication analyse l'extension de ce phénomène dans l'espace, la typologie des établissements et leur lien avec l'occupation préromaine, montrant que le silence de l'épigraphie et l'absence – apparente – de grandes manifestations évergétiques dans le chef-lieu de cité ne doivent pas dissimuler l'action structurante des couches supérieures de la société arverne après la conquête