Le Caire - mise en place d’une ville moderne, 1867-1907. Des intérêts du prince aux sociétés privées

International audienceIn 1867, fascinated by the new developments of Paris, the khedive of Egypt, Ismaïl pasha, decides to transform Cairo to receive his guests for the inauguration of the Suez Canal which is to take place two years later. In spite of strong hesitations from the private investors, Ismaïl succeeds in creating new districts, the area of which exceeds a quarter of the surface of the old city. Simultaneously, he initiates and sets up several parks and gardens and builds many public buildings. These works, driven with no preparation nor proper planning, with the help of French experts, find themselves to be particularly expensive. They are interrupted as early as 1876, with the bankruptcy of Egypt. From this date, the State disengages strongly from town planning and it limits its activities to the implementation of a legislation that its services do not have the means to apply. Further more, grounds provided with services at the beginning of 1870s greatly exceed the capacities of the market. The urbanisation process starts once again in the middle of 1890’s on the initiative of investors and private speculators but is abruptly interrupted in 1907 due to a shortage of cash-flow and a strong fall of the stock exchange in Cairo.En 1867, fasciné par les travaux d’aménagement de Paris, le khédive d’Egypte, Ismaïl pacha, décide de transformer Le Caire pour recevoir ses invités à l’inauguration du canal de Suez qui doit avoir lieu deux ans plus tard. Malgré les fortes réticences des investisseurs privés, Ismaïl parvient à mettre en place de nouveaux quartiers dont l’étendue dépasse le quart de la surface de la vieille ville. Simultanément, il fait aménager plusieurs parcs et jardins et il construit de nombreux édifices publics. Ces travaux, conduits sans préparation ni programmation, avec l’aide d’experts français, se révèlent particulièrement dispendieux. Ils sont interrompus dès 1876 avec la banqueroute de l’Egypte. A partir de cette date, l’Etat se désengage fortement des travaux d’édilité, il limite ses activités à la mise en place d’une législation que ses services, dépourvus de moyens, s’avèrent incapables de faire appliquer. Pour leur part, les terrains viabilisés au début des années 1870 dépassent fortement les capacités du marché foncier. Le processus d’urbanisation reprend au milieu des années 1890 à l’initiative d’investisseurs et de spéculateurs privés mais il est brusquement interrompu en 1907 par une pénurie de liquidité et une forte chute des valeurs boursières sur la place du Caire.Au-delà de son aspect monographique, ce livre constitue une réflexion sur le processus de modernisation des villes dans les pays de la rive sud de la Méditerranée. De la même manière que dans plusieurs autres villes, ce processus est engagé bien avant les interventions des pays européens