The concept pf prophecy and allegorical interpretation (ta'wil) within Abu Hamid al-Ghazzali's and Maimonides' oeuvres

Abū Ḥāmid al-Ghazzālī (1055-1111) and Rabai Mosheh ben Maimun (1138-1204), better known in English as Maimonides, share the same religiously motivated concern towards scriptural exegesis: How one ought to interpret the divine (or divinely inspired) texts when a literal reading of the passages is at odds with one's reasoning. Since they consider the intellect (al-ʿaql) to be divinely endowed as well, al-Ghazzālī and Maimonides take it upon themselves to reconcile the belief in the authority of the revealed text(s) with what each author understands by independent intellectual reasoning. Their goal is to balance the limits of faithful belief in the prophets' veracity and their commitment to the reliability of the intellect. To this end, they argue for the presence of (at least) two layers of meaning in the revealed tradition: outward (ẓāhir) vs. inward (bā‏ṭin) and endeavour to prove that the conflict exists only at the superficial level due to the reader's inability to comprehend the depth of inward message the text conveys. They both consider the issue important enough to dedicate a major part of their works to it, and hence the topic of allegorical interpretation (taʾwīl) plays, directly or indirectly, a central role in their intellectual projects. In this study, I explore the two authors' approach to the question of taʾwīl and try to demonstrate its dependence on the notions of prophecy and revelation (waḥy).Abū Ḥāmid al-Ghazzālī (1055-1111) et Rabai Mosheh ben Maimun (1138-1204), plus connu sous le nom de Maïmonide, partagent la même problématique à propos de l'exégèse du texte sacré : comment devrait-on interpréter les textes révélés (ou d'inspiration divine) lorsqu'une lecture littérale du texte va à l'encontre de la raison pure ? Puisqu'ils considèrent la raison pure (al-ʿaql) comme étant également divinement dotée aux êtres humains par Dieu, al-Ghazzālī et Maïmonide se décident de réconcilier la croyance en l'autorité des textes divins avec leur conception du raisonnement pur et indépendant. Leur but est de trouver le point d'équilibre entre une foi fidèle en la véracité des prophètes et la conviction que la raison est un outil fiable. Pour cela, ils soutiennent la présence de (au moins) deux niveaux de signification dans la tradition révélée : ce qui relève de la signification extérieure (ẓāhir), et ce qui relève de la signification intérieure (bā‏ṭin). Ils cherchent ainsi à prouver que la tension entre foi et raison existe seulement au niveau superficiel, du fait de l'incapacité du lecteur à saisir la profondeur du message intérieur du texte. Tous deux considèrent que la problématique est assez importante pour y dédier une majeure partie dans leur œuvre. Par conséquent, le sujet de l'interprétation allégorique (taʾwīl) joue, directement ou indirectement, un rôle central dans leurs projets intellectuels. Cette étude examine l'approche des deux auteurs à la question du taʾwīl et tente d'établir la dépendence de ce dernier sur les notions de prophétie et de révélation (waḥy)