Du journal de lecteur au lecteur <i>in fabula</i> : autobiographies et pratiques de lecture

This study attempts to (re) formulate the need for resuscitation of writing practices in the school environment. Without pretending to be exhaustive, it proposes to retrace the stages of crystallization of a complete reading experience - the creation of a reader's journal - which promotes and triggers the emergence of the subject-reader figure. The construction of the literary identity of the small reader thus becomes the primary objective of the exercises of reading and writing: when the reader reads, he binds - memory of the text and memory of the context are inseparable. And in the reader's journal, this one is put in scene (a reader in fabulous then) in the process of giving birth to his own avatar, it is shaped and is (de)constructed at its ease. Thus, the reader's journal takes the form of a meditation, with a concern to counteract the literary doxa that literature does not emancipate itself from pre-established frameworks and institutional conventions that sterilize and stifle the pleasure of reading. In this way, the polyphonic architecture of the reader's journal bears witness to the permanent oscillation between autobiographical fury and the fantastic fascination of a reader in the process of (self) discovery.Cette étude tente de (re)formuler la nécessité de réanimation des pratiques d’écriture au milieu scolaire. Sans prétention d’exhaustivité, elle propose de retracer les étapes de cristallisation d’une expérience de lecture complète – la création d’un journal de lecteur – qui favorise et déclenche l’émergence de la figure du sujet-lecteur. La naissance de l’identité littéraire du petit lecteur devient donc l’objectif primordial des exercices de lecture et d’écriture : quand le lecteur lit, il lie – mémoire du texte et mémoire du contexte sont inséparables. Et dans le journal de lecteur, celui-ci se met en scène (un lecteur in fabula donc) en train de mettre au monde son propre avatar, il se façonne et se (dé)construit à son aise. Ainsi, le journal de lecteur revêt essentiellement la forme d’une méditation pensive avec le souci de contrer la doxa littéraire qui veut que la littérature ne s’émancipe pas des canevas préétablis et des conventions institutionnelles qui stérilisent et étouffent le plaisir de la lecture. L’architecture polyphonique du journal de lecteur témoigne, de cette façon, de l’oscillation permanente entre fureur autobiographique et fascination fantasmatique d’un lecteur en voie d’(auto)découverte