Déconstruction et reconstruction des bases de données, une nécessité pour identifier les continuités écologiques bocagères

International audienceEn France, le déploiement de la Trame Verte et Bleue, une politique publique environnementale en faveur de la biodiversité, passe par l’identification des continuités écologiques dans les documents d’urbanisme ce qui implique leur représentation sous forme cartographique.Le manque de données sur le suivi des espèces fait que l’approche centrée espèces restent peu utilisées. Pour les écologues Liénard et Clergeau (2011) il faut privilégier l’approche géographique qui permet de produire rapidement et à moindre coût des cartes pour les TVB aux différentes échelles. Au niveau régional, les TVB se fondent sur une batterie d’indicateurs élaborés à partir de bases de données généralistes d’occupation du sol qui offrent une couverture homogène du territoire national. Ces bases sont privilégiées au détriment de bases de données ayant une couverture spatiale plus restreinte, mais disposant d’une résolution thématique adaptée aux enjeux environnementaux de la Région.Le déficit méthodologique est renforcé lorsqu’il s’agit d’établir la TVB en territoire bocager, car il s’agit de milieux « composites », ni forestiers ni ouverts (Sordello et al., 2011), la plupart des éléments qui les constituent ayant plutôt une configuration spatiale en constellation. Faute de bases spécifiques, les bases de données généralistes sont reprises et « enrichies » dans des SIG. Il est alors difficile de distinguer ce qui relève de l’occupation du sol et des artefacts techniques dans les résultats de ces enrichissements. Quelle validité accorder à l’information produite ? Pour pallier cet effet « boîte noire » il devient nécessaire d’enclencher un véritable processus d’investigation, spécifique au terrain d’étude, avec une déconstruction-reconstruction de ces bases généralistes pour produire a posteriori leurs métadonnées. Les représentations cartographiques des continuités écologiques peuvent avoir des impacts directs sur les territoires. Pour des raisons d’ordre éthique, il est important de rendre plus transparente la méthodologie, car désormais il semble que le « critère essentiel de la vérité » soit celui de la « méthode » (Harley, 1990 in Gould, Bailly, 1995)