Comment le médecin traitant peut-il améliorer la participation des femmes au dépistage du cancer du col de l'utérus par le frottis cervico-utérin ?

Le cancer du col de l’utérus est lié à la persistance d’une infection virale par papillomavirus humain (HPV) oncogène qui pourra entrainer des altérations cellulaires prénéoplasiques du col utérin .Il existe un moyen simple et efficace de détecter ces anomalies : la réalisation régulière du frottis cervico-utérin (FCU). En 2015, 44% des femmes de la population cible ne bénéficient pas de ce dépistage. L’objectif de notre étude est de dégager des pistes d’actions accessibles en médecine générale afin de favoriser l’adhésion des femmes au dépistage.Dans notre étude, 12,2 % des femmes consultant en médecine générale n’avaient pas eu de FCU dans les trois dernières années. Ces dernières étaient plus âgées et participaient moins au dépistage organisé du cancer du sein. Un lien fort est retrouvé entre le fait d’avoir eu un FCU dans les trois dernières années et le fait d’être suivi par un gynécologue. La communication autour du FCU semble jouer un rôle important dans l’adhésion des femmes au dépistage puisque les femmes insuffisamment dépistées étaient moins questionnées par leur médecin traitant sur leur suivi gynécologique et avaient moins de facilité à lui parler du FCU. Ces mêmes femmes étaient plus nombreuses à méconnaître les possibilités de réalisation du FCU lors d’une consultation chez un(e) sage-femme ou au laboratoire de biologie médicale. Les principaux freins au FCU cités par les femmes étaient les contraintes organisationnelles avec l’oubli, la méconnaissance du délai entre les FCU et les difficultés de rendez-vous chez le gynécologue. Le « facteur temps » semble davantage influencer la communication autour du frottis faite par le médecin traitant que la pratique du geste. Les femmes échappant au dépistage se disent favorables pour 63% d’entre elles à une sollicitation systématique de la part de leur médecin traitant pour le réaliser. Le médecin traitant est le premier maillon de la chaîne de soins. Il peut favoriser la participation des femmes au dépistage du cancer du col de l’utérus en leur parlant du FCU, en les informant sur les modalités de réalisation, en les adressant à un gynécologue, une sage-femme, un confrère ou au laboratoire, ou en pratiquant lui-même ce geste