La première querelle de la musique italienne : prémices d’une critique du spectacle musical

International audienceThe first dispute of Italian music confronts, at the very beginning of the 18th century, the abbé François Raguenet, seduced by operas and oratorios heard during a journey in Italy, and Jean-Laurent Le Cerf de la Viéville, champion of French style. Their argument is built on relations of performances, which are supposed to give access to the feelings of their authors. In both cases, the possibility of writing such an experience is problematic. Mostly, the relevance of such a project is at stake. A process of legitimization seeks to reduce the paradox that supposes to describe a particular performance, unreachable in itself, in order to erect it as an example from which the critical evaluation is developed. The personal judgment, rearranged in aesthetical theory, becomes a guarantee to the account of experience, which announces the modern review.La première querelle de la musique italienne confronte, au tout début du XVIIIe siècle, l’abbé François Raguenet, séduit par des opéras et oratorios entendus lors d’un voyage en Italie, et Jean-Laurent Le Cerf de la Viéville, partisan du style français. L’affrontement se cristallise autour de récits de spectacles qui traduisent les impressions ressenties à l’écoute de l’une ou l’autre musique. Dans les deux cas se pose la question de la possibilité de donner accès à ce que l’auteur a vécu. Surtout, l’écriture affronte la pertinence d’une telle évocation. Le processus de légitimation de cette prise de parole vise à réduire le paradoxe qui consiste à évoquer un spectacle donné, par essence inaccessible, afin de l’ériger en exemple susceptible de porter l’évaluation critique. Le jugement de valeur, ordonné en théorie esthétique, sert de caution à des récits d’expérience qui annoncent le compte rendu critique moderne