La censure en France au XIXe siècle

L’encadrement de la librairie française dura de la publication du décret du 5 février 1810 au vote de la grande loi libérale du 29 juillet 1881, marquant ainsi de son empreinte toute la société française. Perméable aux injonctions de la censure religieuse pendant toute la période, mais avec des nuances qui deviendront plus grandes avec le temps, elle se montra peu accueillante aux oeuvres dérangeantes et dénonça violemment les auteurs qui, comme Zola, tentaient de lui offrir une autre esthétique. Certes, elle accepta le romantisme et même, quoique avec quelques grincements de dents le réalisme, comme le prouve la semonce du procureur Pinard à l’encontre de Flaubert en 1857, mais elle ne le fit qu’à la condition que l’ordre ne soit pas troublé. Civile ou religieuse puis de plus en plus économique avec la constitution des grands empires éditoriaux après 1850, la censure fut consubstantielle à la société française de l’époque et l’on ne comprendrait rien aux débats à propos de la réception de l’Index romain en France si l’on oubliait cet arrière-plan qui lui donne sens.Mollier Jean-Yves. La censure en France au XIXe siècle. In: Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 121, n°2. 2009. Littérature et censure au XIXe siècle. Sources. pp. 331-340