«Ancien consul et propriétaire» : de la diplomatie méditerranéenne aux réseaux du pouvoir local

Les perceptions de l’Autre, d’une part, et, de l’autre, les réseaux de l’influence et du pouvoir, ont fait l’objet d’études de qualité. Cet article tente d’associer les deux problématiques, en analysant la signification sociale de l’expérience de l’Autre acquise par un notable qui participait, en tant que consul général à Tunis, à des processus de décision en dehors de sa ville natale. L’article évoque d’abord les réformes de l’administration des consulats dans les années 1770 et 1780. La seconde partie est consacrée à l’étude des objets dont le consul s’entourait et qu’il présentait à ses amis, à ses protecteurs et à des institutions publiques de la capitale et de son département. On montre comment il transmettait, par l’exotisme de ces objets, l’image d’un fonctionnaire compétent, tout en se situant dans des réseaux personnels qui ne correspondaient pas au type idéal wébérien de la domination bureaucratique. La troisième partie met en évidence comment il fit valoir son capital symbolique de fonctionnaire dans sa ville natale de Voiron en Dauphiné, notamment lors des élections à la Chambre des députés dans les années 1820.Windler Christian. «Ancien consul et propriétaire» : de la diplomatie méditerranéenne aux réseaux du pouvoir local. In: Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 116, n°2. 2004. La culture scientifique à Rome à l’époque moderne. Pouvoir local et factions (XVe-XIXe siècle). Città e ambiente. Ospedali e sanità. pp. 545-575