Les rapports institutionnels et politiques d’Ostie et de Rome de la République au IIIe siècle ap. J.-C.

Au cours d’une minutieuse enquête qui a pris en compte tous les témoignages littéraires et surtout épigraphiques, on constate que malgré un fonctionnement en apparence normal des institutions autonomes de la colonie romaine d’Ostie, Rome, sous la République comme sous l’Empire, a étroitement contrôlé Ostie. Sous la République, les autorités urbaines par le biais de certains magistrats (préteur urbain et quaestor ostiensis qui avait son siège dans la colonie) limitaient fortement la marge d’autonomie locale ; cette recherche a été l’occasion de repréciser les fonctions exactes que devait assurer le titulaire de cette magistrature très peu appréciée par les jeunes élus en début de cursus sénatorial, lors du tirage au sort. Par ailleurs, grâce à une relecture de certaines lettres de Cicéron du printemps 45, on a pu démontrer que les grandes familles aristocratiques romaines possédaient sur le territoire d’Ostie des propriétés de rapport destinées à produire des denrées vendues fraîches sur le marché de Rome. Sous l’Empire la disparition du poste de questeur d’Ostie sous Claude ne fait qu’entériner une situation de fait : désormais, c’est l’administration de l’annone qui, sous l’autorité du préfet de l’annone au Ier siècle, puis du procureur de l’annone à partir de Trajan, va avoir la haute-main sur le transit du blé à Ostie, rôle de plus en plus essentiel pour l’Urbs, confrontée désormais de manière cruciale au problème de son approvisionnement qui lui parvient par mer depuis le dispositif portuaire de Ostie et Portus.Cébeillac-Gervasoni Mireille. Les rapports institutionnels et politiques d’Ostie et de Rome de la République au IIIe siècle ap. J.-C.. In: Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité, tome 114, n°1. 2002. Antiquité. pp. 59-86