La diffusion des fiches à l’école maternelle

In the last 30 years, the use of worksheets in kindergarten has been genreralized at the same time that they have been transformed : their semiotic content tends to be enriched with an increasing number of signs presenting different properties (shapes, colors, sizes, orientations…) ; their graphic layout is getting more complex. In spite of that, nowadays, a large majority of kindergarten teachers choose to use worksheets during periods when students are in “autonomous” workshops. Their analysis of these uses of worksheets led to think that they are in the center of the current reorganization of pedagogical practices that can be observed since kindergarten. This reorganization consists to increasingly delegate to students the responsibility for the conduct of their intellectual activity, with no regard for their disposition to take on this increased autonomy.Parallèlement à la systématisation, depuis une trentaine d’années, de l’usage des fiches à l’école maternelle, ce type de support s’est métamorphosé : le contenu sémiotique des fiches tend à s’enrichir dans la mesure où elles comportent un nombre croissant de signes qui peuvent différer selon de plus en plus de propriétés (formes, couleurs, tailles, orientations…) ; leur agencement graphique se complexifie. Pourtant, une grande majorité d’enseignants de maternelle privilégie aujourd’hui l’usage des fiches lors de périodes durant lesquelles les élèves sont censés travailler au sein d’ateliers «autonomes» . L’analyse de ces usages conduit à penser qu’ils sont au centre de la recomposition actuelle des pratiques pédagogiques observables dès l’école maternelle, conduisant à déléguer de plus en plus aux élèves la responsabilité de la conduite de leur activité intellectuelle, sans qu’ils soient toujours disposés à assumer cette autonomie accrue.Joigneaux Christophe. La diffusion des fiches à l’école maternelle. In: Spirale. Revue de recherches en éducation, n°55, 2015. Supports et pratiques d’enseignement : quels risques d’inégalités ? sous la direction de Stéphane Bonnéry, Jacques Crinon et Germain Simons. pp. 57-66