Le détournement de l’épistolaire dans le Roman d’Alexandre : de la rhapsodie initiale à la voix spéculaire. L’exemple des lettres à Olympias dans la recension epsilon

This paper aims to show in what way the epistolary form finds its place in the Alexander Romance, and how it has evolved from the origins of the text to the epsilon recension (8th century). The epistolary form was one of the main sources of the original narrative; afterwards, the number of letters decreased as the different versions came out. The letters thus serve to convey the narrator’s voice in order to specify the characterization of some of the protagonists, especially that of Alexander. The epsilon recension distances itself further from the tradition by including three unknown letters from Alexander to his mother. The letters addressed to Olympias do not serve to move the narrative forward but instead are meant to raise the thorny issue of the relationship of the son with his mother.Cet article tente de montrer la place et l’évolution de la forme épistolaire dans le Roman d’Alexandre, des origines à la recension epsilon (VIIIe s.). L’épistolaire a constitué une source majeure du récit originel, avant que le nombre de lettres diminue au fil des versions. La lettre tend ainsi à relayer la voix du narrateur pour préciser la caractérisation de divers protagonistes, celle d’Alexandre en premier lieu. La recension epsilon prend encore ses distances à l’égard de la tradition, en insérant trois nouvelles lettres d’Alexandre à sa mère. Les lettres à Olympias, dépourvues de toute fonction narrative, semblent plutôt destinées à poser le délicat problème des relations du fils à sa mère.Sempéré Christine. Le détournement de l’épistolaire dans le Roman d’Alexandre : de la rhapsodie initiale à la voix spéculaire. L’exemple des lettres à Olympias dans la recension epsilon. In: La lettre gréco-latine, un genre littéraire ? Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 2014. pp. 281-309. (Collection de la Maison de l'Orient méditerranéen ancien. Série littéraire et philosophique, 52