Pinus, un genre venu du froid. Les Pins : biogéographie, systématique, détermination

According to Shaw's anatomical studies, systematicists split the genus Pinus into two main subsets, Haploxylon (subgenus Strobus ) and Diploxylon (subgenus Pinus), The first is homogeneous and well individualized ; their species are mainly distributed in Asia, with 5 needles and low isorhamnetin content. The second is heterogeneous, divided according to morphometric, biogeographical and biochemical criteria into three main sections : Taedoponderosoides (Nearctic), Silvestres (Holarctic), Halepenses (Palearctic). There are multiple correlations between systematics, needle number and eco-geographical localization. Haploxylon pines are more scarce, Septentrional and cryophilic. Isorhamnetin synthesis in the needles is dependent on an irreversible O-methyl-trans-ferase ; consequently this flavonol has dynamic significance and pines with high content in methylated flavonols can be considered as «evolved ». Conversely, the Holarctic Haploxylon group, with a very low isorhamnetin content, is representative of the genus ori¬ gin and the character «5 needles » is a primitive one. Within the more evolved Diploxylon subgenus, the. phenomenon is accentuated in the Holarctic Silvestres and Palearctic Halepenses phyla, particularly in the Mediterranean area. The discussion remains open about the Mexican Pseudostrobus section (not studied here), highly polymorphic and variable (1 to 8 needles). Nevertheless, the pines growing in cold countries are more primitive than the «hot pines ». We propose a general scheme, with genus origin located in the early Laurasian continent, from whose two American and Eurasiatic phyla proceed. Simultaneously, needle number and Haploxylon representation decrease, methylation and taxonomic diversity increase, particularly under hot and dry climates (as in Mediterranean and Mexican restricted insular and / or mountainous areas). A key is proposed to distinguish between the dozen pines present in Western and Middle Europe. Needle number and size are considered first (according to three size classes) but cone size and bark colour are often useful. Geographical and ecological distribution is also instructive, but may be confused with artificial afforestation.Suite aux travaux anatomiques de Shaw les systématiciens subdivisent le genre Pinus en deux principaux sous-ensembles, Haploxylon (sous-genre Strobus ) et Diploxylon (sous-genre Pinus). Le premier est assez homogène et bien individualisé : ses espèces, en majorité asiatiques et très pauvres en isorhamnétine, comptent 5 aiguilles. Le second est hétérogène, avec trois sections majeures définies sur des critères à la fois morphométriques, biogéographiques et biochimiques : Taedoponderosoides (néarctique), Silvestres (holarctique), Halepenses (paléarctique). De multiples corrélations existent entre anatomie, nombre des aiguilles et situation éco-géographique, les Haploxylon (moins nombreux) étant majoritairement septentrionaux et cryophiles. L'isorhamnétine foliaire dérive de la quercétine sous l'action d'une O-méthyl-transféra-se irréversible ; elle a donc valeur de marqueur dynamique et les taxons riches en flavonols méthylés sont évolués. Inversement, le groupe Haploxylon, très pauvre en isorhamnétine, est représentatif de la souche du genre, et le caractère «5 aiguilles » est à considérer comme primitif. Dans le groupe Diploxylon, plus évolué, la tendance s'accentue avec les phylums Silvestres, surtout en Europe moyenne, et Halepenses, surtout en Méditerranée. Le groupe morphologiquement polymorphe et variable (1 à 8 aiguilles) des pins mexicains de la section Pseudostrobus reste à discuter. Néanmoins, d'une manière générale, les pins de régions froides sont plus primitifs que ceux de régions chaudes. Un schéma évolutif général est proposé, qui voit dans l'ancien continent laurasien l'origine du genre Pinus, à partir duquel deux phylums américain et eurasiatique ont pu se constituer comme suit : baisse du nombre d'aiguilles et de la représentation du sous-genre Haploxylon, hausse de la méthylation (surtout sous climats secs et chauds), augmentation du nombre d'espèces (dans les «culs-de-sac » évolutifs constitués par l'Amérique centrale et la Méditerranée). Une clé est proposée pour la douzaine de pins susceptibles d'être rencontrés, indigènes ou introduits, en Europe occidentale et centrale. Le nombre et la dimension des aiguilles sont d'abord considérés (avec trois sous-ensembles aux aiguilles respectivement courtes, moyennement longues et longues), puis la taille des cônes et la couleur de l'écorce sont sou¬ vent déterminants. La distribution géographique et écologique est également instructive, mais elle peut être prise en défaut par les introductions commises depuis plus d'un siècle par les sylviculteurs.Lebreton Philippe. Pinus, un genre venu du froid. Les Pins : biogéographie, systématique, détermination. In: Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, 74ᵉ année, n°6, juin 2005. pp. 193-208