Itinéraires africains de migrants sénégalais

Les Haalpulaaren (Toucouleur) émigrent, non plus pour échapper aux invasions, à la colonisation ou pour propager l'islam, mais pour acquérir de nouvelles sources de revenus. En dépit des programmes de mise en valeur du fleuve Sénégal, singulièrement dans la région historique du Fuuta Tooro, cette vallée naguère si prospère souffre, à présent, d'une stagnation économique. Au fur et à mesure de la pénétration de l'économie monétaire, les migrations se sont intensifiées et réorientées. D'abord internes, provisoires, saisonnières, n'affectant qu'une fraction de la population active masculine, elles tendent à devenir urbaines et internationales - de Dakar à Libreville et Yaoundé, en passant par Abidjan et l'ouest forestier de la Côte-d'Ivoire -, à s'élargir à d'autres couches de la population (familles, très jeunes adultes), revêtant un caractère plus définitifBredeloup Sylvie. Itinéraires africains de migrants sénégalais. In: Hommes et Migrations, n°1160, décembre 1992. Migrants d'Afrique de l'Ouest. pp. 16-22