Il ne peut y avoir d'intégration s'il n'y a pas reconnaissance et légitimité des minorités — sociales, culturelles ou religieuses — perçues comme allogènes. Dans le cas des Maghrébins, cette reconnaissance et cette légitimité s'avèrent difficiles pour trois raisons : à cause de l'histoire coloniale encore non réglée dans l'inconscient collectif français ; du fait de la trop grande marginalisation économique de populations qui appartiennent aussi aux couches sociales les plus pauvres ; en raison, enfin, de la différence religieuse qui sépare l'islam d'un Etat laïque dont les principes se sont construits en référence au catholicisme. Travailler sur la mémoire coloniale des Français et des Maghrébins ; lutter contre les ghettos et la marginal...